Quel intérêt pour la veille et la recherche d’information ?
L’intérêt majeur de ce type de recherche, c’est que cela va permettre de faire ressortir des résultats potentiellement intéressants qui ne contiennent pas les mots-clés caractérisant notre recherche ou veille.
On pourra ainsi :
- suivre les retombées d’un événement sur les médias sociaux (festival, exposition ou même manifestation);
- et même détecter des informations sur ses concurrents en analysant ce qui se dit autour de leur siège, d’une de leur usine, un magasin, etc. ou en visualisant des images et vidéos réalisées à proximité;
- détecter des sources et comptes locaux dans une démarche de sourcing.
Attention néanmoins : si cela peut paraître très alléchant sur le papier, il faut tout de même avoir conscience de quelques limites.
- Les contenus géolocalisés proviennent en quasi-totalité des médias sociaux, ce qui exclut tous les autres types d’information potentiellement utiles (articles de presse, billets de blogs, etc.).
- Les outils de recherche hors médias sociaux qui indiquent être capables de vous fournir des articles et news géolocalisés utilisent en fait l’extraction d’entités nommées et donc de texte et notamment des lieux (nom de ville, pays, rue, etc.) pour déterminer de quel lieu parle tel ou tel article.
- D’autre part, tous les contenus postés sur les médias sociaux ne sont pas nécessairement publics ni même géolocalisés. Cela est très variable d’un acteur à l’autre.
- Et le degré de précision de la géolocalisation est également variable d’un acteur à l’autre. Dans les cas où la géolocalisation n’est pas précise, devoir visualiser tous les contenus publiés dans un périmètre de plusieurs dizaines de kilomètres est une tâche impossible à réaliser humainement. Et dans ces cas-là, cela n’a de sens que pour des zones avec une faible densité de population.
Médias sociaux : quels contenus géolocalisés ?
Ce que l’on va pouvoir rechercher et obtenir va donc dépendre uniquement de ce que chaque réseau social récupère en matière de géolocalisation et ce qu’il veut ensuite bien mettre à disposition des internautes.
Comment trouver la localisation exacte d’un bâtiment ?
Pour y parvenir, il faut souvent connaître précisément les coordonnées géographiques du lieu que l’on souhaite explorer (adresse du siège d’une entreprise, localisation d’un événement, etc.). Et l’adresse ne suffit pas toujours. Il faut connaître la latitude et longitude. Pour cela, Google Maps peut suffire. Il suffit de positionner son curseur sur la position exacte pour obtenir un popup avec les coordonnées géographiques. De nombreux autres outils gratuits le permettent également.
Jusqu’à récemment, Twitter proposait un système de géolocalisation des tweets, mais il était désactivé par défaut pour l’ensemble des utilisateurs. Il fallait soi-même l’activer, ce que tous les internautes ne faisaient pas. Or le 18 juin dernier, Twitter a retiré cette fonctionnalité en indiquant que « la plupart des gens ne taguent par leur localisation précise, alors nous avons décidé de retirer cette fonctionnalité pour simplifier l’expérience sur Twitter ». Le seul cas où il reste possible de partager sa localisation exacte, c’est quand l’internaute partage une photo prise depuis l’app Twitter.
Cela signifie également que la plupart des plateformes de veille et notamment de social media monitoring qui indiquent bénéficier de fonctionnalités de recherche par géolocalisation n’y ont en principe plus accès non plus pour Twitter. Mais personne ne semble avoir communiqué sur le sujet…
D’après nos tests, il semble que l’on puisse toujours effectuer des recherches géolocalisées sur des contenus plus anciens. Même sur des contenus récents, on obtient encore des résultats, mais il semblerait que la géolocalisation ne soit alors plus précise du tout (on semble se situer au niveau d’une ville ou même d’une région).
Par exemple : pour retrouver des tweets liés à l’incident de Lubrizol à Rouen, nous avons cherché l’adresse de l’usine sur Google Maps et récupéré les coordonnées géographiques.
Une recherche near: 49.48753,0.27549
ne s’avère pas assez précise. Les résultats semblent bien provenir de Rouen et sa région, mais pas spécifiquement autour de l’usine.
Par contre en couplant near:49.48753,0.27549
avec pollution, usine, incendie, odeur, toxicité
, etc., cela permet de faire ressortir des résultats pertinents qui ne citent pas nécessairement Lubrizol.
Sur Twitter, la recherche par géolocalisation reste très opaque et on a du mal à déterminer ce qu’il cherche vraiment et comment. On l’utilisera donc uniquement en complément d’une recherche par mot-clé classique.
Sur la plupart des autres médias sociaux en revanche, la géolocalisation des contenus n’a pas disparu, du moins pas encore.
Sur Facebook, la géolocalisation des contenus n’est pas systématique. Il faut donner l’accès dans les paramétrages ou indiquer sa localisation lors de la publication du post.
Le moteur de recherche permet de filtrer les résultats par « tagged location » et on entre alors le nom d’une ville ou d’une rue. En revanche, il n’est pas possible de visualiser tous les contenus publiés à un endroit donné.
Sur la MarketPlace, le système de petites annonces de Facebook, on peut visualiser toutes les annonces https://www.facebook.com/marketplace postées à une localisation précise (minimum de 1 km). Un moyen comme un autre de retrouver des objets volés par exemple.
Sur Instagram, la localisation des posts n’est pas non plus automatique et c’est l’internaute qui choisit ou non de les géolocaliser. Il faut aussi avoir conscience que parfois c’est n’est pas la localisation de la photo qui est indiquée, mais la localisation où l’internaute se trouve quand il poste le message.
On peut alors utiliser https://www.instagram.com/explore/locations/ où l’on peut entrer une localisation (ville, quartier, rue ou adresse précise) et visualiser tous les posts tagués à cet endroit. Encore une fois, comme tous les posts ne sont pas géolocalisés, il faudra compléter la recherche avec d’autres méthodes, notamment par mot-clé, par hashtags, etc.
Sur YouTube, les internautes postant des vidéos peuvent également choisir de partager leur géolocalisation. Mais encore une fois, ce n’est pas systématique. Nous n’avons d’ailleurs pas trouvé comment effectuer ce type de recherche depuis l’interface de YouTube. Cependant, il existe des outils externes dont nous parlerons par la suite.
Flickr permet également de retrouver des images par géolocalisation. On utilisera leur outil interne : https://www.flickr.com/map.
LinkedIn ne semble pas permettre de retrouver des posts par géolocalisation. On peut seulement afficher des profils de personnes indiquant vivre dans une ville précise ou un pays. Mais cela n’a bien sûr rien à voir avec de la géolocalisation.
Les outils de recherche dédiés
Il existe ensuite un certain nombre d’outils dédiés à la recherche par géolocalisation. S’ils sont bien évidemment intéressants, il faut cependant avoir conscience que ce sont souvent des outils plus ou moins amateurs qui risquent de disparaître à tout moment.
D’ailleurs la majorité des outils dédiés à Twitter que nous avons testés ne semblent plus fonctionner correctement.
On citera donc :
- YouTube Geofind (https://mattw.io/youtube-geofind/location)
- Stalkfest pour Instagram (https://stalkfest.com/location/)
- Osint Combine pour Instagram (https://www.osintcombine.com/instagram-explorer)
- Snap Map pour Snapchat : (https://map.snapchat.com/)
- Creepy (qui est téléchargeable, mais que nous n’avons pas testé) qui fonctionne en principe sur Twitter, Flickr et Instagram (https://n0where.net/creepy)
Au final, si cette méthode a ses limites, notamment parce que les posts, images et vidéos postés sur les réseaux sociaux sont loin d’être tous géolocalisés (c’est même très probablement une minorité), il n’en reste pas moins que cela peut représenter un bon complément à une recherche par mot-clé lorsque le contexte s’y prête.