Réseaux sociaux : quels outils et plateformes inclut-on ?
On emploie communément le terme de réseau social. Mais quand on creuse un peu, on se rend compte que chacun y va de sa propre définition.
Tout d’abord, on distinguera les « réseaux sociaux » des « médias sociaux » :
- Les réseaux sociaux mettent en lien direct les utilisateurs et permettent de se créer un réseau d’abonnés, d’amis, de relations ou de connaissances.
- Les médias sociaux, qui englobent plus d’acteurs et de plateformes, permettent de publier des contenus sur le Web avec une couche de fonctionnalités sociales. C’est-à-dire qu’il est possible d’interagir avec le contenu en donnant son avis ou en publiant des commentaires. Les blogs ou forums entrent par exemple dans cette catégorie.
De fait, nous exclurons de notre dossier spécial toutes les plateformes qui sont parfois catégorisées comme des réseaux sociaux, mais qui ne permettent pas la construction d’un réseau comme les plateformes de publication de blogs (Wordpress par exemple), de newsletters (Substack par exemple), de podcasts (Google Podcasts par exemple) ou les plateformes d’organisation d’événements (Eventbrite par exemple).
Notre panorama des réseaux sociaux en 2022 utile pour la recherche d’information et la veille
Rappel : les réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde
Il existe plusieurs dizaines de réseaux sociaux à travers le monde. En Figure 1, on peut ici voir les plus utilisés à travers le monde en 2022 (Classement des réseaux sociaux les plus populaires dans le monde en janvier 2022) et ce sont sans surprise Facebook, YouTube et WhatsApp qui composent le trio de tête.
Figure 1. Classement des réseaux sociaux les plus populaires dans le monde en janvier 2022, selon le nombre d’utilisateurs actifs (en millions) - source : Statista
Si cela permet d’avoir une première image du paysage des réseaux sociaux, tous ces réseaux, même les plus utilisés, n’ont pas nécessairement d’intérêt pour la veille dans un contexte professionnel. Intéressons-nous donc maintenant aux plus utiles.
Les réseaux sociaux les plus utiles pour la veille
En Figure 2, nous proposons notre panorama des réseaux sociaux les plus utiles pour la veille, classés par catégories.
Nous avons choisi ces réseaux sociaux pour plusieurs raisons :
- Leur popularité et leur importance dans le paysage des réseaux sociaux ;
- L’intérêt des contenus que l’on peut y trouver dans un contexte professionnel ;
- Leur présence dans les outils de veille et de social media monitoring du marché.
Figure 2. Panorama des réseaux sociaux utiles pour la veille et la recherche d’information
Notre caractérisation des réseaux sociaux en fonction des besoins de veille
Les réseaux sociaux peuvent servir à différents types de veille.
- D’un côté des veilles quantitatives telles que la veille e-réputation où il s’agit d’avoir des statistiques, des éléments chiffrés sur les likes, partages, etc. Et dans ce cas précis, tous les réseaux peuvent avoir un rôle à jouer ;
- Et de l’autre des veilles qualitatives où il s’agit d’identifier des informations concurrentielles, stratégiques, des innovations, des experts, etc. Et là, tous les réseaux sociaux n’auront pas le même intérêt.
Nous avons listé en Figure 3 différents besoins récurrents pour les professionnels confrontés à la veille et la recherche d’information et quels réseaux sociaux parmi les principaux, étaient aujourd’hui en mesure de bien répondre à ces besoins.
Figure 3. Les principaux usages des réseaux sociaux pour la veille et la recherche d’information
Comme on peut le voir, Twitter et YouTube sont aujourd’hui capables de répondre à la plupart des besoins pour la veille et la recherche d’information.
Avec les années, LinkedIn devient de plus en plus incontournable. Les autres réseaux sociaux auront surtout un intérêt pour des besoins très précis ou sur des sujets et secteurs d’activité bien ciblés. Si on veut trouver de l’information locale et instantanée pour des événements majeurs à travers le monde, alors TikTok est tout indiqué. Si on souhaite réaliser une veille sur le design ou l’architecture d’intérieur, Instagram est indispensable, etc.
Dans tous les cas, on aura toujours à mener quelques tests sur les principaux réseaux sociaux pour voir comment ils répondent sur ses propres thématiques.
Nos conseils de méthodologie
Se poser les bonnes questions avant de foncer tête baissée vers les réseaux sociaux
Vouloir intégrer les réseaux sociaux à sa veille est généralement une bonne idée, mais vouloir mettre en place une veille tous azimuts sur un maximum de plateformes l’est rarement.
C’est souvent la garantie de crouler sous l’information, car les possibilités de recherche et de veille restent limitées et que la quantité de contenus publiés chaque jour est titanesque.
Mieux vaut donc agir méthodiquement et préparer sa recherche et sa veille en amont pour déterminer quels réseaux sociaux sont les plus adaptés et quelles sont les meilleures modalités pour les interroger ou mettre sous surveillance.
Avant de se lancer dans une recherche ou une veille sur les réseaux sociaux, on déterminera donc :
- Quel est le spectre exact de son sujet et à quelles questions on souhaite avoir des réponses ;
- Est on est à la recherche de contenu professionnel ou grand public ;
- Quels sont les pays et zones géographiques qui nous intéressent ;
- Dans quelles langues on souhaite ou on est capable de rechercher ;
- Quel type d’informations recherche-t-on (actualités, scientifique, etc.).
- Une fois que le sujet est bien cerné et qu’on disposera d’une vision globale de ce que l’on souhaite trouver sur les réseaux sociaux, on pourra déterminer lesquels sont les plus adaptés :
On gardera en tête que chaque réseau social a sa propre singularité
À titre d’exemple, LinkedIn a un fort ancrage professionnel et s’avère de plus en plus adapté pour la veille métier, Instagram aura un intérêt pour toutes les veilles et recherches qui nécessitent des éléments visuels, etc.
De plus, les pratiques et usages des réseaux sociaux varient selon les pays et régions. Vouloir mettre en place une veille locale en Chine en surveillant Facebook n’est pas le plus adapté, car il existe des réseaux sociaux locaux bien plus utilisés. À l’inverse, en Amérique du Sud et en Afrique, les grands réseaux sociaux internationaux sont très utilisés.
À chaque réseau social sa méthode
Une fois que l’on a déterminé quels réseaux sociaux ont leur place dans ses processus de veille et de recherche, il faudra adapter ses stratégies selon chaque réseau.
Car on ne recherche pas et on ne fait pas de la veille de la même manière sur Twitter, LinkedIn, Facebook, etc.
TYPE DE CONTENU : Certains publient des contenus courts, d’autres des contenus longs, certains uniquement des images sur lesquelles on ne peut rechercher que sur des hashtags. On ne peut donc pas rechercher de manière aussi précise sur un contenu court ou des métadonnées que sur des contenus longs de type article et billet de blog.
Enfin, il faudra avoir conscience que certains réseaux sociaux renferment différents types de contenus auxquels on ne peut accéder et sur lesquels on ne peut rechercher de la même manière. Par exemple, Twitter ce sont des tweets, mais aussi des live audio ou des newsletters ; LinkedIn, ce sont des profils, des posts, mais aussi des newsletters, des événements en ligne, etc.. Or, on ne peut pas rechercher et surveiller de la même manière ces différents contenus.
TYPE DE VOCABULAIRE : Le vocabulaire utilisé varie également selon que l’on se trouve sur un réseau social grand public ou professionnel. Il faudra donc également penser à adapter ses stratégies de recherche en fonction des différents réseaux sociaux.
Dans ce numéro de NETSOURCES et le suivant, nous proposons ensuite des articles détaillés pour les réseaux sociaux suivants avec tout ce qu’il faut savoir pour bien rechercher et faire de la veille sur ces réseaux :
- TikTok
- YouTube
- Telegram
Attention : les outils qui surveillent les réseaux sociaux ne surveillent pas tous la même chose
Quand on dispose d’outils de recherche et de veille professionnels, on a tendance à privilégier ces outils pour interroger et surveiller toutes ses sources. Et la plupart de ces outils incluent aujourd’hui les réseaux sociaux dans leurs corpus.
Mais attention, selon les différents outils, on ne surveille pas nécessairement la même chose. Certains incluent bien l’ensemble des contenus des réseaux sociaux avec des fonctionnalités de recherche et d’analyse plus poussées que sur les réseaux sociaux, ce qui est très intéressant.
Mais de nombreux outils ne surveillent qu’une partie des réseaux sociaux et pas la totalité, ce qui n’est pas inintéressant, mais qu’il faut bien avoir en tête quand on recherche via ces outils.
- Les agrégateurs de presse ont par exemple tendance à inclure dans leur corpus une sélection de comptes sur Twitter, Facebook, etc., mais pas l’intégralité (des comptes de journalistes, d’institutions renommées, d’entreprises précises, etc.).
- Chez les plateformes de veille, certains acteurs surveillent les réseaux sociaux en ayant recours aux API payantes proposées par les réseaux sociaux, là où d’autres utilisent des solutions gratuites : cela fait notablement varier le volume d’informations et la couverture proposée.
On conseillera donc de bien regarder en détail ce qui se cache derrière la surveillance des réseaux sociaux sur ces différents outils professionnels, car on ne surveille pas nécessairement tout et il est parfois nécessaire de compléter avec des recherches sur les plateformes des réseaux sociaux elles-mêmes.