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L’intelligence économique commence par une veille intelligente

La guerre Bing versus Google : Bing contre-attaque sur de nouveaux terrains

Netsources no
130
publié en
2017.09
1306
La guerre Bing versus Google : Bing contre-attaque sur de ... Image 1
La guerre Bing versus Google : Bing contre-attaque sur de ... Image 1

Être un concurrent direct de Google n’est sûrement pas facile tous les jours...

On apprenait il y a peu qu’Apple avait décidé de remplacer Bing par Google sur IoS et Mac. Désormais, les utilisateurs des produits Apple effectueront donc leurs recherches Web par défaut sur Google.

Un nouveau coup dur pour Bing, qui n’en est pourtant pas à sa première déconvenue.

8 années de concurrence frontale

Bing, élaboré par Microsoft et qui s’appelait précédemment Live Search a été lancé en juin 2009.

Contrairement à de nombreux moteurs qui ont opté pour un positionnement différent de celui de Google (respect de la vie privée, moteurs de questions/réponses, etc.), Bing se pose depuis ses débuts en concurrent frontal : on retrouve les différentes variantes du moteur : Web, News, Images, Videos, Maps, les fonctionnalités de recherche sont très similaires, etc.

Mais Bing n’a jamais réussi à dépasser Google ni même à s’en approcher en termes de popularité.

  • En 2010, Google avait 90 % de parts de marché en France, contre 3 % pour Bing alors qu’aux Etats-Unis, Bing atteignait 7 % contre 85% pour Google ;
  • En 2012, Bing tournait toujours autour des 3 % en France mais autour des 9% aux Etats-Unis ;
  • Même si on avait pu lire en 2015 que Bing progressait beaucoup aux Etats-Unis et avait presque atteint 20% de parts de marché, les statistiques semblaient montrer qu’en en réalité c’était plutôt stable ;
  • Aujourd’hui les parts de marché de Bing aux Etats-Unis sont toujours estimées à environ 7% et à 5% en France.

Source : http://gs.statcounter.com

De son côté, Bing a récemment publié des statistiques indiquant qu’il aurait 19 % des parts de trafic en France et 33% aux Etats-Unis... Chiffres inco­hérents par rapport à ceux publiés sur Statcounter. Même s’il est impossible pour nous de savoir qui dit vrai, toujours est-il que Bing est et reste toujours loin derrière Google.

Preuve en est la série de tentatives désespérées de Microsoft pour fidéliser ses utilisateurs. On apprenait ainsi en juin dernier que Microsoft allait lancer en France son programme de fidélité Rewards qui permet aux utilisateurs effectuant des recherches dans Bing de cumuler des points permettant ensuite d’acheter des produits et contenus Microsoft. Notons que ce programme existe depuis 2010 aux Etats Unis.

Certains spécialistes pointent d’ailleurs le fait que de nombreux internautes utilisent Bing plus « par hasard » que par véritable conviction. Bing est en effet proposé par défaut sur un certain nombre de produits notamment de Microsoft, parmi lesquels bien sûr les produits Microsoft. Il semblerait même que l’une des principales requêtes sur Bing ne soit autre que le mot-clé « Google »...

Et si Bing avait en fait opté pour un autre angle d’attaque ?

Mais depuis quelques mois, on voit apparaître de nouveaux produits et services proposés par Bing et qui s’attaquent à un autre créneau que celui de la recherche Web généraliste et traditionnelle.

Le cas des moteurs personnalisés

Le premier en date est le développement d’un moteur de recherche personnalisé similaire à celui de Google CSE.

Rappelons que Google CSE (Google Custom Search Engine) permet à n’importe quel internaute de créer un moteur de recherche avec les sources qu’il a choisies (attention cependant : seules les pages indexées par Google seront « recherchables »). Google CSE existe depuis 2006 et, pour le moment, il n’est pas question pour Google de le supprimer. Pour autant, le service n’a pas évolué depuis des années.

Bing a ainsi annoncé en mai dernier le lancement de Bing Custom search. Seule différence avec Google : si le produit était gratuit lors de son lancement, il est désormais payant (4$/mois pour 1000 transactions). Nous avons eu l’occasion de le tester et de le comparer à Google CSE. Le test est accessible en ligne à l’adresse suivante : http://bit.ly/2yWy89z.

En juillet, Bing a d’ailleurs indiqué avoir augmenté la limite de requêtes qu’il est possible de réaliser dans son moteur personnalisable, à 20 000/mois.

Et alors que Google a annoncé la fermeture de Site search, qui permettait aux entreprises de mettre en place un moteur interne sur leur propre site en utilisant la technologie de Google, les invitant à basculer sur Google CSE,Bing, lui, vient tout juste d’annoncer le lancement de Bing for business, un moteur de recherche personnalisé pour les entreprises.

On peut donc se demander si la stratégie de Bing ne serait pas de reprendre les produits abandonnés par Google ou ne bénéficiant plus de mises à jour et évolutions. A quand un Bing Reader ou un Bing Alertes ?

Une tentative de démarcation sur la recherche visuelle et vocale

Il y a deux autres domaines sur lesquels Google est bien évidemment actif mais où Bing semble vouloir tirer son épingle du jeu : la recherche vocale et la recherche visuelle.

Pour l’aspect visuel, Bing vient d’améliorer ses fonctionnalités de recherche d’images et notamment de re­connaissance d’objets comme nous l’avons montré en Une de ce numéro.

Et même si Google travaille depuis des années sur la thématique de la reconnaissance d’objets au sein des ima­ges et des vidéos, il ne propose pas, à l’heure actuelle, de fonctionnalités similaires sur son moteur d’images.

Du côté de la recherche vocale, il semblerait que Microsoft puisse également être un concurrent très sérieux de Google.

Une étude publiée il y a quelques mois par Microsoft indiquait que la technologie de reconnaissance vocale de Microsoft affichait un taux d’erreur de 5.1% seulement (c’est à dire qu’elle ne parvenait pas à reconnaître un mot prononcé dans 5.1% des cas seulement). Sur ce plan là, Microsoft fait donc mieux que Google.

L’assistant personnel Cortana déve­loppé par Microsoft utilise Bing pour la recherche. Mais ce qui a récemment mis en lumière la recherche vocale de Microsoft, c’est le récent accord signé entre Microsoft et Amazon permettant à leurs deux assistants personnels Alexa et Cortona de communiquer entre eux.

Cependant, comme nous avons déjà eu l’occasion de le mentionner dans un précédent article, (voir NETSOURCES N°129 - juillet/août 2017) la recherche vocale n’a qu’un intérêt limité pour la veille et la recherche d’information.

Bing, quel intérêt pour les veilleurs ?

Google est et reste un incontournable pour la veille et la recherche d’information.

Pour autant, Bing est de loin le meilleur complément avec des fonctionnalités de recherche dignes de ce nom et une pertinence des résultats proche de celle de Google.

Dans un article intitulé « Alternatives à Google : est-ce vraiment utile ? » paru dans notre lettre NETSOURCES (N°125 - novembre/décembre 2016), nous avions pu constater le peu de résultats communs entre Google et Bing sur les premières pages de résultats pour une même requête.

Bing est donc indéniablement un complément intéressant, à Google plus qu’une réelle alternative pour une recherche Web classique.

En revanche, ses avancées en matière de recherche d’images et de reconnaissance d’objets pourraient le rendre indispensable sur tout ce qui a trait à la recherche visuelle.

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