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L’intelligence économique commence par une veille intelligente

Le paradoxe des outils de veille gratuits ou freemium

Netsources no
129
publié en
2017.07
846
Le paradoxe des outils de veille gratuits ou freemium Image 1
Le paradoxe des outils de veille gratuits ou freemium Image 1

Les outils de veille se divisent en deux grandes catégories : les outils gratuits ou freemium d’un côté, et les grosses plateformes payantes, généralement chères, de l’autre. Il y a peu d’acteurs se positionnant entre les deux.

Recourir à des outils gratuits ou peu chers n’est pas toujours un choix mais c’est parfois la seule solution possible dans un contexte budgétaire toujours plus restreint.

Pourtant, on constate à travers l’évolution des outils les plus connus que la gratuité a généralement un prix : le développement d’une offre payante en parallèle, des fonctionnalités dans les versions gratuites qui se réduisent de jours en jours ou encore des outils qui disparaissent du jour au lendemain.

On pourrait reprendre cette citation qui circule depuis de nombreuses années sur le Web : « si c’est gratuit, vous êtes le produit ». Rares sont en effet les entreprises qui fournissent des produits gratuitement pour le seul bienfait de la communauté. La version gratuite d’un outil est donc bien souvent un produit d’appel pour un autre produit bien plus perfectionné mais aussi bien plus cher.

On voit passer régulièrement des actualités sur Twitter ou dans les blogs spécialisés à propos des évolutions tarifaires de ces outils, des restrictions de fonctionnalités ou même de leur disparition brutale. Pour autant, il est difficile d’avoir une vue d’ensemble de ce phénomène.

C’est ce que nous avons cherché à faire dans cet article en nous intéressant dans un premier temps aux outils de veille et de curation gratuits ou très peu chers qui ont évolué vers des offres payantes parfois plus du tout bon marché.

Dans un second temps, nous avons choisi de revenir sur les outils, pourtant très utilisés par les professionnels de l’information qui ont brutalement disparu, et enfin de les comparer avec des plateformes de veille payantes aux tarifs conséquents, dont le business model exclut dès l’origine le gratuit.

Ces outils qui ont évolué vers des offres payantes

Les outils gratuits ayant évolué vers des offres payantes sont nombreux.

Nous avons donc focalisé notre attention sur les outils de veille et de curation les plus utilisés par les professionnels de la veille et ceux dont nous avons déjà eu l’occasion de parler dans BASES ou NETSOURCES :

  • Stample, Elcurator et Scoop.it pour les outils de curation
  • Diigo pour les outils de bookmarking
  • Inoreader, Netvibes et Feedly pour les lecteurs de flux RSS
  • Mention pour la veille sur les médias sociaux.

Pour chacun de ces outils, nous sommes donc remontés à leurs origines afin de comparer leurs offres initiales avec leur tarification actuelle ainsi que l’évolution de leurs fonctionnalités depuis leurs lancements.

Les outils de curation

Scoop.it

Scoop.it est aujourd’hui l’un des outils de curation les plus connus et les plus utilisés, notamment par les professionnels de l’information.

Nous avions eu l’occasion de lui consacrer un article dans NETSOURCES peu de temps après son lancement en 2010 dans un article intitulé « Scoop.it : la curation à la Une » (NETSOURCES n°89 - Novembre/décembre 2010). A l’époque nous avions conclu notre article de la manière suivante : « Et pourquoi ne pas imaginer à l’avenir une version payante et privée, permettant de diffuser sa veille en interne ? ».

Le chemin parcouru en sept ans est donc considérable...

Certes une version gratuite subsiste mais les fonctionnalités offertes s’amenuisent de jour en jour : une seule page thématique offerte (qui avait déjà été réduite à deux en 2014), dix éléments partagés par jour maximum, des capacités de filtrage très limitées et aucune possibilité de personnalisation, de statistiques, de chargement de documents internes, de publication de newsletter ou encore de support.

Il existe aussi une version Pro peu coûteuse à 11$ par mois, mais qui présente tout de même un certain nombre de limites notamment en termes de filtrage, de publication de newsletter, de chargement de documents ou encore de support.

On arrive donc vite à la version la plus chère (Business) dont les tarifs varient selon la page via laquelle on y accède. Etonnant ! Ainsi, si l’on dispose d’un compte gratuit et que l’on souhaite passer à la version supérieure, Scoop.it nous propose un abonnement à 67$/mois (à condition de s’abonner à l’année, sinon le tarif est plus élevé). Alors que si l’on regarde la page de tarification sur la page d’accueil de Scoop.it sans disposer de compte gratuit ou sans y être connecté, le tarif est alors de 33$/mois (à condition de s’abonner à l’année) soit deux fois moins cher !

De plus, on constate que Scoop.it propose également une version destinée à l’usage interne des entreprises appelée « Knowledge Sharing », à l’image de ce que Stample et ElCurator proposent. Remarquons que les tarifs n’en sont pas indiqués sur le site mais sur demande uniquement. Il y a fort à parier que le tarif de base de cette dernière version soit supérieur au tarif de la version Business et que les prix puissent ainsi vite grimper, en fonction du nombre d’utilisateurs.

En sept ans, Scoop.it s’est indéniablement amélioré et propose de nombreuses fonctionnalités qui n’existaient pas lorsqu’il était entièrement gratuit. Mais ces fonctionnalités ont pour la plupart glissé vers les versions payantes de l’outil.

C’est notamment le cas des flux RSS sortants qui ont été limités aux comptes Entreprise à partir de l’automne 2016. Et pour ceux qui auraient alors voulu basculer vers un autre outil de curation, il fallait avoir en tête que l’export de données était réservé aux versions payantes de l’outil !

A la même époque Scoop.it a également réduit son support pour les utilisateurs gratuits ainsi que la possibilité d’apporter des feedbacks.

Stample

Stample est un outil de curation professionnel spécialisé dans le partage de contenus.

L’outil a également été lancé en version beta publique en novembre 2014. A cette époque, nous lui avions consacré un article « Stample, un petit nouveau dans le monde des plateformes collaboratives » (NETSOURCES n°112 - septembre/octobre 2014). L’outil était alors gratuit mais Stample nous avait indiqué que « D’ici quelques mois, une freemium serait proposée, avec un tarif assez bas, de l’ordre de 2 à 3 euros mensuels pour une inscription individuelle, et un tarif de 25 à 30 euros par mois pour les équipes, ce tarif incluant probablement des fonctionnalités supplémentaires ».

A l’été 2016, les tarifs avaient bien changé et trois abonnements étaient désormais disponibles :

  • Gratuit: bibliothèques partagées mais pas de gestion d’équipes - 10 Go de stockage
  • Business class à 7 euros par mois qui incluait la gestion d’équipes, le partage de contenu en illimité et 100 Go de stockage pour les fichiers
  • Une formule Entreprise sur devis.

En novembre 2016, l’entreprise annonçait de nouveaux tarifs se répartissant de la manière suivante :

  • gratuit avec seulement 5 Go de stockage
  • un compte professionnel à 3 euros par mois avec un nombre illimité́ de bibliothèques privées et partagées, la possibilité d’inviter jusqu’à 5 contributeurs par bibliothèque, l’export de données et 20 Go de stockage
  • Une version équipe jusqu’à 30 lecteurs gratuits, intégration pro, gestion de droits avancée, statistiques et 50 Go de stockage par utilisateur
  • Un forfait Entreprise sur mesure.

Et lors de la rédaction de cet article, les tarifs n’étaient plus affichés sur le site.

En trois ans, on est donc passé d’un outil 100% gratuit à un outil qui propose certes une version gratuite mais tellement limitée qu’elle ne peut être utilisée dans un cadre professionnel. Les versions suivantes sont peu chères mais le forfait Entreprise « sur-mesure » ne doit plus être aussi bon marché.

Elcurator

Elcurator existe également depuis 2014. A ses débuts, la plateforme était entièrement gratuite.

En 2016, on était déjà passé à un modèle freemium avec :

  • un compte gratuit très limité avec seulement 5 utilisateurs, 50 contenus archivés, 200 Mo de fichiers stockés, les fonctionnalités standard et pas d’extraction de contenu (un des points forts de l’outil)
  • un compte Essentiel : utilisateurs illimités, contenus archivés illimités, 10 Go de fichiers stockés et extraction de contenu. 2 euros par mois par utilisateur actif (personne qui a lu ou partagé du contenu)
  • un compte Entreprise : mêmes fonctionnalités avec un peu plus de stockage pour les fichiers (50 Go), l’interface est personnalisée aux couleurs de l’entreprise et les utilisateurs disposent d’un outil d’analyse des tendances. 3 euros par mois par utilisateur actif (avec un minimum de dépenses de 200 euros par mois)

On notera déjà que la tarification par utilisateur procure une sensation de produit peu cher un peu trompeuse. Si votre entreprise dispose de plusieurs centaines d’abonnés actifs, la facture peut vite s’alourdir.

Lors de la rédaction de cet article, nous avons pu constater qu’il existait toujours une version gratuite et un compte Essentiel rebaptisé Equipage avec les mêmes caractéristiques que l’année précédente mais le compte Entreprise est passé lui de 3 euros par mois et par utilisateur à 5 euros par mois et par utilisateur actif.

Les outils de bookmarking : le cas de Diigo

Diigo a été lancé en 2006 et nous lui avions consacré un article en 2010 dans le n°84 de NETSOURCES (janvier/février 2010).

Même si les débuts n’avaient pas été faciles, l’outil commençait à jouir d’une certaine notoriété notamment auprès des professionnels de l’information. L’outil était alors 100% gratuit et cela est resté le cas pendant de très nombreuses années.

Au cours des dernières années, l’outil a connu peu d’évolutions et ce jusqu’à l’automne dernier avec le lancement d’une nouvelle interface. Parallèlement à ces nouveautés, comme notamment le lancement d’une nouvelle extension, d’une application mobile décente, de possibilités d’édition ou d’outils pour les équipes, l’outil a également fait le choix d’entrer dans un modèle freemium.

Ainsi, les flux RSS sortants ont été limités aux comptes premium à partir de novembre 2016. Or cette fonctionnalité, comme pour Scoop.it, était très utilisé par les professionnels pour diffuser leurs veilles publiques.

Aujourd’hui, quatre abonnements coexistent :

  • un compte gratuit
  • un compte Basic pour 10$ par an
  • Un compte Standard à 40$ par an
  • un compte Professional pour 59$ par an.

Pour l’abonnement gratuit, on est limité à 1000 bookmarks, et on ne dispose pas du cache des pages bookmarkées. Il est impossible de faire des recherches plein texte et les utilisateurs ne peuvent créer de groupes publics  : ils peuvent créer un seul groupe privé avec trois utilisateurs maximum.

Certes l’abonnement le plus cher reste tout de même abordable. Il est par contre impossible de prévoir si l’introduction d’une version payante ne va pas ensuite conduire à des augmentations de tarifs régulières.

Les lecteurs de flux RSS

Inoreader

Inoreader est l’un des lecteurs de flux RSS les plus utilisés et l’un des plus perfectionnés, dont l’essor date de la disparition de Google Reader en 2013. Nous lui avions consacré un article dans le numéro 118 de NETSOURCES (Septembre/Octobre 2015).

A l’époque, il proposait quatre abonnements distincts :

  • une version gratuite, loin d’être ridicule, et notamment des fonctionnalités que l’autre lecteur de flux du moment, Feedly, n’offrait qu’en version payante (par exemple, le système de power search permettant de rechercher facilement un mot-clé dans l’ensemble de ses flux RSS, ou encore l’intégration de LinkedIn, HootSuite ou Onenote)
  • une version à 15$ par an
  • une version à 30$ par an
  • et une version complète pour 50$ par an.

Depuis son lancement, l’outil n’a cessé de s’améliorer et de prendre en compte les suggestions de ses utilisateurs pour proposer des fonctionnalités proches de celles d’un outil de veille (filtrer des flux RSS en respectant la casse par exemple).

Mais récemment, Inoreader a également fait le choix de faire « glisser » certaines fonctionnalités vers les versions payantes. Ainsi, il a annoncé qu’au 31 juillet 2017, les fonctionnalités comme les boosted feeds, les filtres, les règles, les active searches et les flux des médias sociaux ne seraient plus accessibles aux utilisateurs des comptes basic mais seulement aux comptes premium.

Au départ, l’outil était entièrement gratuit et on a pu retrouver des traces de deux abonnements payants (30 et 50$) dès 2014 et de trois abonnements payants dès 2015. Les tarifs n’ont pas beaucoup évolué entre 2015 et 2017 avec toujours l’existence d’une version gratuite et de trois abonnements payants à 15, 30 et 50$ par an. En revanche, le nombre de fonctionnalités disponibles dans la version gratuite a drastiquement diminué à tel point que l’outil dans sa version gratuite n’a que peu d’intérêt dans un cadre professionnel.

Netvibes

Netvibes existe quant à lui depuis 2005 et était à ses débuts un agrégateur de flux RSS proposant notamment des portails publics qui ont été beaucoup utilisés par les bibliothèques et centres de documentation. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en douze ans l’outil a considérablement changé.

En décembre 2006, dans une interview au site ZDNet, Tariq Krim, le fondateur de Netvibes affirmait qu’il n’y aurait « jamais de version payante de Netvibes spéciale pour les entreprises ». Une phrase qui peut prêter à sourire quand on sait que l’abonnement premium est aujourd’hui à 499 euros par mois sans compter les abonnements collaboratifs dont les tarifs ne sont disponibles que sur demande et sont donc probablement plus chers.

Aujourd’hui, l’outil se définit comme un portail Web personnalisable plus que comme un lecteur de flux RSS. L’outil a beaucoup évolué et propose désormais des « potions », c’est à dire une automatisation de certaines tâches sur le Dashboard ; il est possible de taguer les articles, d’effectuer des recherches plus poussées avec notamment la recherche par facette, etc. Mais tout cela n’est bien sûr accessible que dans les versions payantes.

Il existe toujours une version gratuite qui est un simple lecteur de flux sans aucune fonctionnalité supplémentaire. D’ailleurs, au fur et à mesure des années, Netvibes a limité la variété et les possibilités de personnalisation de ses widgets et a fait disparaître le moteur interne permettant de rechercher dans ses fils. De plus, il est difficile de savoir combien de temps le contenu des flux est sauvegardé. En 2015, Netvibes avait indiqué sur son blog que le contenu des flux peu mis à jour serait de 90 jours, 30 jours si la fréquence était plus importante, 7 jours ou même 1 seul jour pour les flux mis à jour toutes les 15 minutes... Bref, un véritable capharnaüm..

C’est en 2011 que Netvibes a lancé une offre premium pour les professionnels de de l’e-réputation pour 499 euros par mois. Depuis, le tarif n’a pas augmenté mais une offre intermédiaire à 2 euros par mois a fait son apparition et de nombreuses fonctionnalités ont été ajoutées au cours des dernières années. La version à deux euros propose des fonctionnalités intéressantes pour les professionnels de la veille mais rien ne permet de savoir si ce tarif ne va pas augmenter dans les années à venir ou disparaitre au profit de la version la plus chère. Et avec un tarif à 499 euros/mois, on n’est pas loin des tarifs de base des grandes plateformes de veille payantes.

Feedly

Feedly est également un des lecteurs de flux les plus prisés par les professionnels de l’information. Et lui aussi a débuté avec une offre 100% gratuite. C’est après la fermeture de Google Reader en 2013 que l’outil a pris son envol et a commencé à jouir d’une certaine notoriété.

A peine un mois après la fermeture de Google Reader, Feedly annonçait déjà le lancement d’une version Pro payante au prix de 5$ par mois ou de 45$ par an.

Et c’est d’ailleurs à cette version Pro que ses concepteurs ont appliqué toutes les nouveautés et innovations : recherche dans les flux, filtres, alertes par mots-clés, annotations et surlignage, assistance, etc.

3 offres coexistent aujourd’hui :

  • une version gratuite réduite à son strict minimum
  • une version Pro pour 5,41$ par mois
  • une version Team pour 18$ par mois

La version gratuite est quant à elle restée au niveau d’un simple lecteur de flux RSS et les fonctionnalités offertes ont même commencé à décliner récemment. En février dernier par exemple, Feedly a annoncé que la version gratuite était désormais limitée à 100 flux.

Les plateformes de veille : le cas de Mention

Les plateformes de veille ayant débuté sur un modèle gratuit ou freemium sont tout de même assez rares.

On pourra citer le cas de Mention qui est passé d’un outil, plus proche d’un Google Alertes ou d’un Talkwalker Alerts à ses débuts, à une plateforme de veille sur les médias sociaux au même titre que des outils comme Digimind Social, Brandwatch ou encore Visibrain.

Non seulement, le modèle même de l’outil a évolué mais sa tarification aussi.

Nous avons retrouvé un article de juin 2012 peu après son lancement, indiquant que la version gratuite permettait de créer des alertes et visualiser 1 000 mentions chaque mois. Au-delà, il y avait une version à 7,90 euros pour 5 000 mentions et 159 euros pour 100 000 mentions. A cette époque, les fonctionnalités de recherche et d’alertes étaient très limitées.

Nous avions ensuite rédigé un article pour NETSOURCES en septembre/octobre 2012 (NETSOURCES n°100) où le plan gratuit se limitait à 3 alertes, 1 mois d’antériorité et 500 mentions par mois soit deux fois moins que quelques mois auparavant.

Aujourd’hui, il n’existe plus de version gratuite mais une première version à 29 euros par mois avec 2 alertes et 3 000 mentions par mois avec un seul utilisateur. On passe ensuite à une version à 99 euros par mois mais avec 5 alertes seulement et 5 000 mentions par mois pour 3 utilisateurs et une version Custom à destination des entreprises et des professionnels dont les tarifs ne sont pas indiqués sur le site.

Dans un article que nous avions écrit en 2015, Mention nous avait indiqué que les tarifs pour la version professionnelle débutaient à partir de 299 euros par an.

A partir de 2016, l’outil a commencé à proposer des fonctionnalités dignes d’une plateforme de veille.

Ces outils qui ont disparu

On ne compte plus tous ces petits outils gratuits qui ont disparu du jour au lendemain.

On pensera notamment aux lecteurs de flux RSS Google Reader en 2013, Bloglines ou encore Feeddemon, mais aussi aux nombreux outils RSS qui permettaient par exemple de transformer une page Web en flux comme Page2RSS, de filtrer des flux RSS par mots-clés comme Yahoo Pipes en 2015 (qui était alors un outil très puissant).

Bien souvent, ces outils annoncent leur fermeture quelques mois à l’avance et permettent de récupérer les données qui y sont stockées mais les internautes ne disposent malheureusement pas toujours d’alternatives satisfaisantes gratuites ou dans la même gamme de prix.

Le cas particulier de Website Watcher

Comme nous le mentionnions au départ, il existe peu d’outils intermédiaires entre les outils gratuits/freemium et les plateformes intégrées avec des fonctionnalités avancées payantes.

Website Watcher est à notre connaissance le seul sur ce marché avec des fonctionnalités qui n’ont pas à rougir devant celles de certaines plateformes et qui est à un tarif plus qu’abordable (99 euros pour la version business la plus chère).

Le logiciel a vu le jour il y a une vingtaine d’années et les tarifs ont peu évolué au cours du temps. Pour autant, le logiciel propose régulièrement des améliorations et de nouvelles fonctionnalités : parmi les dernières en date, une amélioration de la gestion des flux RSS.

Mais le logiciel propose également des fonctionnalités proches des plateformes payantes comme le suivi de lien (surveillance d’une page et des pages qui en découlent), la macro (pour surveiller une requête dans un moteur par exemple, etc.).

Seul bémol : le look un peu old school et le manque d’intuitivité de l’outil qui nécessite à notre avis une formation.

Quelle évolution du rapport gratuit/payant et comment les outils freemium se positionnent-ils par rapport aux plateformes payantes ?

Quand on parle de gratuit ou de tarif peu cher, on s’interroge bien sûr la pérennité à la fois de l’outil et de son ou de ses tarifs.

De façon générale, nous avons pu constater que rares étaient les outils peu chers qui disparaissaient du jour au lendemain. Le seul cas notable que nous ayons pu relever est celui de Tadaweb, plateforme de veille prometteuse qui a changé brutalement de business model, laissant tomber tous ses clients du jour au lendemain. Notons que pour cette plateforme, il y avait une version gratuite, mais aux fonctionnalités très limitées, et que le tout premier tarif était autour de 500 euros/an.

Pour ce qui est des tarifs, les prix pratiqués dans les premières années du produit sont toujours beaucoup plus faibles que ceux pratiqués par la suite. On constate que la grande tendance est à l’abandon du « gratuit satisfaisant » et à l’augmentation progressive des tarifs. Au moins le client sait d’emblée qu’il va devoir payer pour le produit, ce qui est important et cela lui permet d’avoir une base de budget pour les années suivantes.

Il est évident qu’un outil gratuit ou peu cher constitue un risque que nous n’avons pas avec les outils de veille d’une gamme résolument supérieure : les plates-formes professionnelles payantes.

Avec ces plateformes de veille payantes, on entre dans un univers différent. Ces outils permettent de gérer différentes étapes de la veille (sourcing, collecte, analyse et diffusion) et offrent une véritable assistance. Cela a un prix souvent élevé mais justifié. Bon nombre de plateformes proposent des tarifs annuels à partir de 6 000/7 000 euros et pouvant monter beaucoup plus haut selon les besoins de l’entreprise. Précisons que nous avons pris comme notre point de référence les différents outils de veille payants décrits dans BASES et NETSOURCES depuis 2010 comme Talkwalker, KB Crawl, Sindup, Synthesio, Radarly, etc.

Un retour progressif au payant dans le monde de l’information ?

On le constate au travers de ces différents exemples du gratuit/freemium, rares sont les outils proposant des versions gratuites de qualité et avec des fonctionnalités susceptibles de répondre aux besoins du professionnel de la veille.

Certains outils ont ainsi fait le choix de faire disparaître leur version gratuite, d’autres de la conserver en l’amputant de ses principales fonctionnalités et en limitant drastiquement le volume d’informations. Enfin, d’autres outils ont décidé d’évoluer vers le modèle des plateformes professionnelles payantes avec des tarifs en conséquence.

Les tarifs pratiqués par ces outils freemium sont encore assez loin des tarifs des grandes plateformes. Cependant l’écart s’amenuise d’année en année et l’on observe progressivement une convergence, tant au niveau des fonctionnalités que des tarifs.

Aujourd’hui, le modèle de l’information gratuite semble être à un tournant et cette rupture concerne aussi bien le monde des outils de veille et de curation que de l’information en général et de la presse en particulier. Force est de constater que le modèle du gratuit disparaît. A titre d’exemple symbolique, Facebook a annoncé l’arrivée d’un paywall pour les articles instantanés à partir d’octobre 2017. Ce retour du payant dans le secteur de l’information fera l’objet d’un prochain article...

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