Depuis son lancement officiel fin 2023, Mistral AI s’est imposé comme l’un des acteurs incontournables de l’intelligence artificielle générative en Europe. Fondée par trois anciens chercheurs de Meta et de Google DeepMind, cette startup française a rapidement levé plus de 600 millions d’euros, atteignant une valorisation de 6 milliards d’euros en moins d’un an d’existence.
Si Mistral AI est souvent présentée comme le champion français de l’IA, sa stratégie et ses ambitions dépassent largement les frontières hexagonales. Dans cet article, nous examinerons le positionnement de Mistral face aux géants américains, nous analyserons les fonctionnalités phares de son application Le Chat, et nous tenterons de comprendre l’attrait de ses modèles au-delà des utilisateurs francophones.
Une réponse européenne aux géants américains ?
« En IA, nous pouvons rivaliser avec Google ou OpenAI », affirmait Arthur Mensch, CEO de Mistral AI, dans une interview avec Le Monde. Cette déclaration résume l’ambition affichée par la startup face aux géants américains qui dominent actuellement le marché de l’IA générative, à savoir OpenAI (ChatGPT), Anthropic (Claude) ou encore les solutions de Google (Gemini), Meta (Llama) et xAI (Grok).
Face à cette hégémonie, Mistral AI propose une alternative européenne avec une offre différenciée, notamment par son approche « open-weight ». Cette approche « open-weight » s’inscrit dans le mouvement de l’open source, mais se limite à rendre publics les paramètres des modèles d’IA (plutôt que le code source complet). Cela permet l’utilisation de ces modèles et leur modification par la communauté des développeurs sans nécessairement révéler tous les détails de l’entraînement. Cette approche est devenue l’une des marques de fabrique de l’entreprise. Dans une interview avec Xavier Niel sur France Inter, Arthur Mensch comparait d’ailleurs Mistral au « Deepseek français », faisant écho à cette entreprise chinoise également reconnue pour sa publication de modèles IA performants en accès libre.