La recherche d’information appliquée aux personnes

La démarche classique d’identification des bons mots-clés

Quand on effectue des recherches sur une personne en particulier, il faut tout d’abord penser aux différentes variantes d’un nom :

• Prénom Nom, Nom Prénom, initiale du prénom nom, etc. avec ou sans guillemets.

On pourra également penser aux éventuelles évolutions du nom d’usage comme celle du nom de jeune fille puis de femme mariée.

Fort heureusement, on commence à voir se développer des initiatives permettant de désambiguïser les noms d’auteurs et rattacher tout ce qui a été produit par une personne à un seul et même identifiant mais la route est encore longue.

Pour le moment, cela s’applique principalement dans le domaine scientifique et académique avec le développement des identifiants chercheurs (Orcid, ResearchId, etc.). Mais, même dans ce domaine, tous les chercheurs ne disposent pas encore d’un identifiant et cela ne s’applique qu’aux chercheurs en activité.

Il faut aussi parfois savoir sortir des noms et prénoms réels d’une personne pour essayer de déterminer le ou les pseudos utilisés sur les réseaux sociaux.

A l’inverse, quand on recherche une liste de personnes, les mots-clés utilisés ne seront pas liés à des noms de personnes mais à des compétences, sujets et thématiques précises.

Ces mots-clés pourront ensuite être complétés par des termes relatifs au niveau d’expertise et de séniorité.

Et bien souvent, une fois la liste de personnes établie, on reviendra généralement vers une recherche sur les noms des personnes identifiées afin d’en savoir plus à leur sujet.

Enfin, pour identifier une personne à partir de contenus multimédia, il sera finalement assez peu question de mots-clés. Il faudra plutôt se tourner vers des solutions de recherche visuelle.

Sortir de la recherche par mot-clé

Si la recherche par mot-clé reste un élément important de la recherche appliquée aux personnes, elle se prête également très bien aux autres formes de recherche.

On pourra ainsi :

• effectuer des recherches à partir d’une image ou d’une photo afin d’identifier d’autres pages et sites où cette personne a pu apparaître ;
• explorer les abonnement et abonnés d’un expert sur les réseaux sociaux afin d’identifier d’autres personnes spécialisées sur le même sujet ou des sujets proches ;
• tirer parti des recommandations auto­matiques de contenus que l’on peut trouver aussi bien sur les réseaux sociaux que sur les outils de recherche professionnels à l’image par exemple des recommandations de profils proposés par LinkedIn ou Twitter ;
• analyser les citations et références d’un article scientifique pour identifier d’autres articles pertinents et ainsi des noms de chercheurs et experts du sujet ;
• tirer parti des solutions d’analyse et de dataviz intégrés aux outils de recherche afin de faire ressortir des profils d’experts et d’influenceurs qui s’expriment beaucoup sur le sujet ou la thématique qui nous intéresse ;
• rechercher à partir d’une adresse mail car cela peut fournir des résultats très différents d’une recherche sur un nom et un prénom ;
• rechercher à partir d’une url notamment sur les archives du Web. Dans le cas d’un candidat ayant indiqué avoir travaillé dans une entreprise ou avoir collaboré à telle ou telle initiative ou site web, on pourra ainsi accéder aux archives des sites concernés et voir si le nom de cette personne apparaît quelque part.

Enfin, il faudra également réfléchir aux sources susceptibles de détenir les infor­mations qui nous intéressent et aller y effectuer directement ses recherches. Résultats qui n’apparaîtraient pas nécessairement lors d’une recherche Google ou dans d’autres outils de recherche classique.

Une grande diversité d’outils à utiliser

Google : incontournable mais pas exhaustif

Dans la majorité des recherches liées aux personnes, Google permet de faire émerger des résultats que l’on ne retrouve pas ailleurs.

Cependant, on rappellera quelques astuces utiles pour optimiser ses recherches.

Tout d’abord, il faut se souvenir que Google fournit de moins en moins de résultats (rarement plus de 200). Ainsi, ce n’est pas parce que l’on entre une requête avec le nom et le prénom d’une personne qu’on accède à tous les résultats citant cette personne et présents dans l’index de Google.

En effectuant le test sur mon propre nom, on constate qu’une requête simple Carole Tisserand Barthole génère 73 résultats uniquement.

Une requête Carole Tisserand Barthole Netsources en génère 42 dont certains résultats n’apparaissaient même pas lors de la première requête.

Enfin, une requête carole tisserand barthole site:fla-consultants.com et donc limitée uniquement au site web de FLA Consultants affiche cette fois-ci 391 résultats !

On a donc intérêt à relancer de multiples requêtes à partir du nom d’une personne :

• variantes du nom ;
• avec ou sans guillemet
• croiser avec des noms d’entreprises où la personne a travaillé, des sujets sur lesquels il ou elle a travaillé, etc.
• tirer parti des fonctionnalités avancées site:, filetype:, inurl:, intitle:

Il est également intéressant de relancer sa recherche sur les résultats omis par Google que l’on trouve à la fin de la liste de résultats sous la forme « Afin d’afficher les résultats les plus pertinents, nous avons omis quelques entrées qui sont très similaires aux 80 entrées actuelles. Si vous le souhaitez, vous pouvez relancer la recherche pour inclure les résultats omis. »

De plus, depuis la loi européenne sur la protection des données, les internautes peuvent exiger que les moteurs retirent certains résultats les concernant dans le cadre du droit à l’oubli. Seulement, un résultat retiré des versions européennes du moteur ne l’est pas nécessairement ailleurs et notamment aux Etats-Unis. L’utilisation d’un VPN peut alors faire ressortir ces informations.

Enfin, il faut impérativement interroger les moteurs thématiques de Google, Google Images, Vidéos, Livres, Scholar, etc. car cela permet dans la majorité des cas de faire ressortir des résultats que l’on n’avait pas dans le moteur Web.

Au-delà de Google : à chaque recherche ses outils et méthodes

Si Google est généralement indispensable pour toutes les recherches liées aux personnes, on ne peut absolument pas s’y limiter. Il existe une multitude d’autres outils de recherche potentiellement intéressants.

On pensera notamment :

• aux moteurs généralistes comme Google, Bing, Qwant ou DuckDuckGo ;
• aux moteurs de personnes comme Yasni, Yatedo, Pipl ;
• aux réseaux sociaux comme Twitter, Facebook, LinkedIn, Instagram, Pinterest ;
• aux moteurs ou agrégateurs de presse comme Factiva, Newsdesk (LexisNexis), Press’Edd, Google Actualités ;
• aux Cvthèques et sites d’associations ;
• aux moteurs multimédia/visuels ;
• aux outils de recherche scientifiques et académiques comme Dimensions, Lens.org, 1Findr, Google Scholar, Isidore, etc. ;
• Moteurs d’email et de pseudos comme Check Usernames, Usersearch, User Sherlock, etc. ;
• aux bases de données financières et commerciales comme celles de Bureau Van Dijk ou Dun&Bradstreet ;
• aux archives du Web avec Internet Archive et sa Wayback Machine ;
• aux bases de données d’experts scientifiques ;
• aux bases de données d’influenceurs comme Traackr, Kolsquare, Hivency, Reech etc. ;
• aux sites de salons et conférences.

Et pour les résultats pertinents identifiés, on n’oubliera pas non plus d’aller interroger les moteurs internes des sources ou relancer des requêtes spécifiques sur ses sources avec l’opérateur site: car les résultats pourraient être beaucoup plus nombreux.

Mais tous ces outils n’ont pas nécessairement d’intérêt pour toutes les recherches liées aux personnes et il faut savoir vers quels outils se tourner en fonction de tel ou tel problématique. C’est ce que nous avons choisi de mettre en évidence avec une typologie des recherches appliquées aux personnes et des outils à utiliser.

Figure 1. Les outils adaptés à chaque type de recherches sur les personnes