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L’intelligence économique commence par une veille intelligente

La recherche d’information appliquée aux personnes : de la simple vérification aux décisions stratégiques

Netsources no
128
publié en
2017.05
763
La recherche d’information appliquée aux personnes : de la ... Image 1
La recherche d’information appliquée aux personnes : de la ... Image 1

Il n’est pas rare d’être confronté à la recherche d’informations sur des personnes et les problématiques rencontrées peuvent être multiples : identification d’un potentiel candidat à un poste ou vérification des informations le concernant, renseignements sur les dirigeants d’une société, etc.

Malgré cette diversité, la question de la veille et de la recherche d’information appliquée aux personnes mérite d’être étudiée dans son ensemble car il existe des similitudes dans l’approche et la méthodologie même si les sources et les outils peuvent différer.

Il existe deux principaux cas de figure : dans le premier cas, on connaît le nom de la ou des personnes sur lesquelles on recherche de l’information. Dans l’autre, on cherche à identifier des personnes répondant à des critères précis.

Nous avons choisi dans cet article de nous focaliser sur la recherche d’information appliquée à une ou plusieurs personnes en particulier. L’identification de personnes sur des critères spécifiques fera l’objet d’un prochain article.

Au préalable

La recherche d’information sur les personnes : dans quels cas ?

Comme nous le disions en préambule, les cas sont multiples et nous avons essayé ici d’en faire une typologie.

  • e-réputation d’une personne (candidat, personnalité publique, dirigeant d’entreprise, soi-même, etc.) ;
  • réalisation d’une biographie (personnalité publique, dirigeant) ;
  • vérification d’informations sur une personne (candidat, client, fournisseur) ;
  • identification des déclarations d’une personne ou à propos d’une personne ;
  • listing de ce qui a été écrit par une personne (journaliste, chercheur, etc.) ;
  • investigations sur d’éventuels soupçons de corruption ou manquement à l’éthique (cas des PPE [personnalités publiquement exposées] et de la due diligence).

Quels pré-requis ?

Saisir « prénom nom » dans Google est bien évidemment le premier réflexe naturel mais on risque fort d’être confronté à de multiples obstacles : volume d’information impossible à traiter si la personne est connue et surtout nombreuses informations manquantes car les différentes variantes du nom n’ont pas été prises en compte et que les résultats potentiels de nombreuses sources n’apparaîtront pas dans les résultats d’un moteur comme Google. Par ailleurs le problème d’homonymie à ce stade est difficile à traiter.

Le degré de notoriété

Le premier élément à prendre en compte est le degré de notoriété d’une personne. Une recherche sur une personne inconnue générera peu de résultats et il sera alors facile de tous les passer en revue.

Pour les personnes disposant d’une certaine notoriété professionnelle (dirigeant d’une grande entreprise, experts ou blogueurs reconnus, etc.), une stratégie ciblée sera également nécessaire.

Enfin pour les personnes connues du grand public au niveau national ou international, la simple requête « prénom nom » ne sera évidemment pas adaptée à moins de vouloir y consacrer ses jours et ses nuits.

Attention cependant : une personne peut avoir de nombreux homonymes parmi lesquels parfois même une personnalité connue et il sera nécessaire d’intégrer une stratégie de recherche spécifique pour désambiguïser la recherche.

Quelles informations ?

Autre préalable à la recherche : savoir précisément ce que l’on cherche.

S’agit-il de trouver simplement son adresse, identifier ses traces numériques, visualiser son CV, retrouver ses déclarations, investiguer sur d’éventuels soupçons de corruption, etc. ?

En fonction du but recherché, les sources interrogées seront en effet complètement différentes : les pages blanches et une base de données financières ont en effet peu en commun...

Il faut également se poser la question de la période de recherche. S’intéresse t-on à des données récentes ou bien cherche t-on à faire ressortir des données beaucoup plus anciennes.

Quels mots-clés ?

Quand on recherche une personne précise, il faut aller au-delà du simple « prénom nom ».

Sur un moteur comme Google, entrer prénom nom sans guillemet génère souvent de très nombreux résultats hors sujets où le prénom et le nom ne correspondent pas à la même personne.

En revanche, dès que l’on utilise les guillemets, les moteurs se limitent à la forme exacte entrée par l’internaute, ce qui est très restrictif. Or pour la majorité des gens, l’évocation de leur nom peut prendre de multiples formes comme par exemple :

  • PRENOM NOM
  • NOM PRENOM
  • INITIALES NOM
  • NOM INITIALES
  • NOM, INITIALES ou PRENOM
  • madame/monsieur/mr/mlle/mme NOM
  • insertion du deuxième ou troisième prénom (fréquent chez les anglo-saxons)
  • nom ou prénom avec ou sans accent
  • erreur possible dans l’orthographe du nom et prénom
  • existence d’un tiret dans le prénom ou le nom
  • etc.

A cela il faut ajouter le cas des femmes mariées dont le nom de famille peut changer au cours de leur vie et de leur carrière.

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer dans Bases l’évolution de Google vers la sémantique (« La mort annoncée de la recherche booléenne » - Bases n°340 - septembre 2016) et le risque d’utiliser les opérateurs booléens ou les guillemets qui nuiraient dans certains cas aux résultats de la recherche.

En effet, nous avons pu constater que l’utilisation des opérateurs OR ou encore des guillemets conduisait Google à ne pas tirer parti de ses fonctionnalités sémantiques. De fait, il n’élargit pas automatiquement la recherche aux synonymes et variantes des termes.

Les quelques tests que nous avons pu effectuer montrent que si les fonctionnalités sémantiques fonctionnent plutôt bien sur des noms communs, ce n’est pas le cas des noms de personnes. Si l’on entre PRENOM NOM sans guillemets, Google ne retrouvera pas tous les résultats où les termes sont écrits dans l’autre sens ni les différentes variantes d’un nom.

Sur Google, il est donc important d’entrer soi-même les différentes formes que peuvent prendre un mot et utiliser les guillemets pour limiter le bruit.

Nous allons maintenant nous intéresser aux différents cas de recherche sur des personnes pour voir quelle méthodologie adopter et quelles sources interroger en fonction des cas.

Le cas de l’e-réputation

L’un des cas les plus courants de la recherche d’information sur une personne est celle de l’e-réputation. Que ce soit sur soi-même ou sur d’autres personnes, l’e-réputation consiste à surveiller son image sur le Web afin de savoir ce qui se dit, détecter d’éventuels éléments négatifs ou même des fraudes (utilisation de votre nom ou image à votre insu par exemple).

Mais pour avoir l’image la plus complète possible, il est nécessaire de ne pas se limiter à une simple recherche Google. Afin d’illustrer cette problématique et de présenter les sources les plus pertinentes, j’ai choisi de faire porter la recherche sur mon propre nom qui présente l’avantage d’être peu ambigu et peu usuel. Et n’est-on jamais mieux servi que par soi-même ?

Les différentes formes à prendre en compte

Avant même de lancer la recherche, il a fallu recenser les différentes formes de mon nom :

  • Carole Barthole ou Carole Tisserand-Barthole (avec ou sans tiret) ;
  • Barthole Carole ou Tisserand-Barthole Carole ;
  • Barthole C ou Tisserand-Barthole C ou dans le sens inverse ;
  • les cas où les personnes ont écrit Bartholé au lieu de Barthole ou même Bartole ou Tisserant ;
  • les cas où il y a des virgules ou des points-virgules entre mon prénom et mon nom, des tirets ou pas de tirets ;
  • les cas où mon deuxième prénom est cité entre mon nom et prénom ;
  • etc.

Venons-en maintenant à la méthodologie et aux sources à prendre en compte.

Les moteurs généralistes

Première source et pas des moindres, les moteurs de recherche généralistes et en premier lieu Google.

Une requête combinant les différentes variantes du nom permet de faire ressortir une centaine de résultats dont les différents profils sur les réseaux sociaux comme LinkedIn, Facebook ou encore Viadeo, le site de FLA Consultants, des messages postés sur des listes de diffusion professionnelles, des manifestations et conférences auxquelles je me suis rendue et des pages et bibliographies citant des articles écrits dans BASES et NETSOURCES.

On trouve également différentes adresses où j’ai habité par le passé, une liste des résultats du baccalauréat en 2003, ou encore des liens vers des comptes créés sur des services en ligne testés pour des articles dans BASES ou NETSOURCES.

Une recherche sur d’autres moteurs comme Bing ou DuckDuckGo fait également ressortir quelques résultats non identifiés via Google. D’où l’intérêt d’interroger d’autres moteurs quand on cherche à tendre vers l’exhaustivité (voir l’article « Alternatives à Google : est-ce vraiment utile ? - Netsources n°125 - novembre/décembre 2016).

Les moteurs spécialisés sur les personnes

Il existe également toute une panoplie de moteurs de recherche entièrement dédiés à la recherche de personnes. Ils agrègent sur une même page les profils des personnes sur les différents réseaux sociaux ainsi que les pages les citant.

Très populaires il y a quelques années, beaucoup d’entre eux ont aujourd’hui disparu.

Nous avons éliminé les moteurs fonctionnant principalement pour des personnes résidant aux Etats-Unis qui sont très nombreux.

Nous avons également fait le choix d’exclure les moteurs payants qui ne fournissent les informations qu’après paiement d’un certain montant car, bien souvent, les résultats sont décevants et ne permettent pas d’obtenir plus d’information que ce que l’on peut trouver sur le Web ouvert et gratuit.

Parmi les outils gratuits les plus connus, on pourra citer :

Les quelques tests effectués sur ces outils permettent de faire ressortir deux ou trois documents non identifiés jusqu’à présent.

La recherche inversée par l’email

Autre possibilité intéressante : la recherche par l’email. On peut soit entrer l’email dans un moteur généraliste ou bien utiliser un moteur inversé qui retrouve des profils sur le Web à partir d’une simple adresse mail.

Dans mon cas, la recherche sur Google permet d’identifier plusieurs messages postés sur des listes de diffusion et non repérés avec les précédentes méthodes.

Pour les moteurs inversés, on pourra citer :

On notera également qu’il est possible de faire une recherche par mail dans le moteur de Facebook. Si la personne s’est enregistrée sur Facebook avec cette adresse email, son profil apparaîtra dans les résultats.

Les quelques tests menés dans ces outils toujours sur l’exemple de mon nom (sans pour autant payer mais en se limitant à la prévisualisation des résultats) font ainsi ressortir un compte Skype, quelques comptes utilisés pour tester des services dans le cadre d’articles de BASES et NETSOURCES ainsi qu’un compte Wordpress inactif. Certains de ses comptes ne faisaient d’ailleurs nullement mention de mon nom de famille.

La recherche par l’image

Autre possibilité à ne pas négliger : la recherche inversée par l’image. A partir d’une image (par exemple celle d’un profil LinkedIn ou Facebook), on peut retrouver les autres résultats Web utilisant cette image.

L’occasion de découvrir d’autres profils sur cette personne, de détecter d’éventuelles usurpations d’identité ou même de faux profils où des personnes utilisent en réalité des photos de stocks et non leur véritable image.

On pourra recourir à Google Images ou Tineye (https://www.tineye.com).

Grâce à cette fonctionnalité, nous avions ainsi pu détecter il y a maintenant quelques années que le site d’un cabinet de consultants basé à l’étranger utilisait les photos de profil ainsi que les descriptions de profil d’une grande partie de l’équipe de FLA Consultants.

Les réseaux sociaux

Et même si on a réussi à identifier quelques profils sur les réseaux sociaux, on pensera également à consulter les réseaux sociaux eux-mêmes pour plus d’information (Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram, Snapchat, etc.).

Rappelons que Facebook ou LinkedIn par exemple verrouillent au maximum les données disponibles via des applications tierces pour inciter les internautes à utiliser leurs propres outils internes.

Sur Facebook, on visualisera ainsi les posts publics postés sur le réseau ainsi que les posts d’une personne likés ou commentés par vos propres amis et ce, même si vous n’êtes pas ami avec cette personne.

Idem sur LinkedIn où le moteur interne permettra de faire remonter les posts de cette personne.

Penser à explorer les sites des résultats identifiés

Dans la même lignée, on aura intérêt à aller explorer dans le détail les sites ayant fourni des résultats intéressants comme par exemple les forums ou les listes de discussion.

En effet, Google n’indexe pas nécessairement toutes les pages et il n’est donc pas exclu que la personne ait participé à d’autres discussions ou posté d’autres messages pouvant fournir des informations précieuses.

Et dans le cas des personnalités connues ?

Si la veille concerne une personnalité un minimum connue, d’autres sources mériteront d’être prises en compte et notamment la presse.

On pourra interroger Google actualités bien sûr mais aussi et surtout les agrégateurs de presse (payants) qui agrègent des milliers voire des dizaines de milliers de titres de presse comme Pressedd pour la presse française ou Factiva ou LexisNexis Newsdesk pour la presse internationale.

En fonction du pays où exerce cette personnalité, on pourra également essayer d’identifier des agrégateurs de presse locaux, à l’image de GBI Genios pour l’Allemagne, GoPress pour la Belgique ou encore Swissdox pour la Suisse .

Réalisation de biographies

Pour le cas des biographies, on pourra bien évidemment utiliser les sources et méthodes évoquées précédemment et ensuite agréger les différents morceaux d’informations identifiés.

Mais il y a également d’autres sources à prendre en compte.

Inévitable, on citera bien sûr les sources spécialisées sur les biographies

  • En fonction de la nationalité ou du lieu de résidence de la personne recherchée, on pourra identifier les grands sites et bases dédiées aux biographies (Who’s Who par exemple).
  • De nombreux sites proposent également une rubrique biographies sur leurs sites (sites de presse, fédérations, etc.).
  • Une recherche du terme biographie(s) dans l’url grâce à l’opérateur inurl: de Google pourra être une solution pour les identifier.
  • Les agrégateurs de presse proposent généralement des fonctionnalités de recherche propres aux biographies.
  • Sur Pressedd par exemple, on dispose d’un onglet de recherche dédié aux biographies interrogeant uniquement des bases et sources de biographies et sur Factiva, il existe un code sujet pour les biographies.
  • Dans les agrégateurs, on pourra compléter en effectuant des recherches citant la personne dans le titre et/ou les premières lignes des articles ou au moins deux ou trois fois dans le texte afin de retrouver des articles de fond la concernant et par là-même très probablement des éléments biographiques.
  • Pour le cas des cadres dirigeants, il faudra bien évidemment penser aux bases de données financières comme les bases de Bureau Van Dijk, D&B, Avention, etc qui proposent souvent des executives profiles pour les entreprises référencées dans leurs bases.

Vérification d’information sur une personne

Vérifier une information sur une personne relève d’une méthodologie différente car on ne cherche pas d’informations nouvelles mais si les informations dont on dispose sont véridiques.

On pensera typiquement au cas du CV d’une potentielle recrue.

Selon une étude du cabinet CV Trust, spécialisé dans la vérification de CV, plus d’un tiers des candidatures en France seraient frauduleuses.

Bien évidemment, le degré de fraude varie d’un cas à l’autre allant du simple « embellissement » à l’invention pure et simple d’expériences et de diplômes.

Et même s’il existe des cabinets spécialisés sur la vérification de CV, il y a d’ores et déjà un certain nombre de vérifications que l’on peut réaliser soi-même.

  • annuaires/ pages blanches pour vérifier une adresse ;
  • vérifier si la photo du CV correspond bien aux images que l’on peut trouver de cette personne sur le net (photo de profils sur des réseaux sociaux notamment) et utilisation d’un moteur de recherche d’image inversé ;
  • vérification des diplômes. De nombreuses écoles et universités disposent désormais d’un annuaire en ligne avec les noms des anciens étudiants et les années d’obtention des diplômes ;
  • vérification des expériences. Dans le cas de petites structures, il n’est pas rare que l’organigramme détaillé ou du moins les profils des membres de l’équipe soient détaillés sur le site Web.
  • Dans le cas d’expériences anciennes, on pourra utiliser The Waybakcmachine https://archive.org/web qui archive le Web et ses pages et permet d’accéder au contenu d’une page à une période donnée.

Dans bon nombre de cas cependant, rien de tel qu’un appel téléphonique pour vérifier la véracité d’une information.

Enfin, quand une personne indique avoir participé à des articles de presse, blog ou articles scientifiques, il peut-être intéressant de retrouver leurs traces. Il n’est en effet pas rare que l’activité d’écriture soi-disant prolifique d’un candidat se résume en réalité à un seul et unique article. Cela permet au passage de juger de la qualité de rédaction du candidat. Dans la même veine, on pourra également consulter le site de l’école ou de l’université et vérifier s’ils ne mettent pas en ligne les mémoires de leurs étudiants.

Retrouver des déclarations

Retrouver les déclarations d’une personne ou à propos de cette personne est un exercice complètement différent des précédents qui suppose des stratégies de recherche ciblées et l’interrogation d’outils et sources spécifiques.

Nous avons consacré un article de fond à cette question dans un précédent numéro de Bases (« Retrouver les déclarations d’une personnalité : sources et méthodes » - Bases n° 341 - Octobre 2016).

Bien évidemment, la complexité de la recherche dépend du degré de notoriété de la personne recherchée. Pour une personne inconnue ou presque, une simple recherche sur son nom pourra suffire. En revanche, dans les autres cas, il va falloir réussir à extraire les discours, interviews et paroles prononcées des nombreux documents la concernant.

Tirer parti des listings existants

Avec un peu de chance, quelqu’un peut avoir réalisé une partie du travail. Il est en effet fréquent que le site Web d’une personnalité connue (homme politique par exemple) ou le site de l’entreprise/association à laquelle il appartient (pour les dirigeants) propose une page dédiée listant les interventions et prises de paroles de la dite personne dans les médias.

Cela représente un gain de temps précieux mais le listing n’est pas pour autant exhaustif surtout pour les articles à connotation négative qui en sont souvent exclus.

Recourir à des outils spécialisés

Malgré plusieurs tentatives de lancement de moteurs de recherche dédiés à la recherche d’interviews et de déclarations (notamment de la part de Google), les options proposées en la matière sont aujourd’hui très minces.

L’un des seuls outils gratuits sur le marché s’appelle Storyzy (http://storyzy.com) et se définit comme un moteur de recherche de citations. Seul bémol, il n’indexe que du contenu anglophone pour le moment.

Il suffit d’entrer un nom ou un sujet pour voir apparaître les citations extraites (paroles prononcées par cette personne, à propos de cette personne ou sur le sujet en question) d’articles de presse et de sites d’actualités.

Depuis peu le moteur offre un outil permettant de vérifier si une citation a été correctement attribuée à la personne en question ou bien si elle lui est faussement attribuée.

Tirer parti des moteurs de recherche traditionnels

Pour identifier des discours, interviews et déclarations, plusieurs méthodes sont envisageables sur les moteurs comme Google.

Méthode 1

La première méthode consiste à croiser le nom de la personne concernée (en pensant bien aux différentes variantes du nom comme nom prénom, initiale du prénom nom, etc) avec des termes faisant référence au type de déclarations recherchées. On pourra utiliser : déclaration, interview, propos recueillis, propos rapportés, discours, citation(s), entretien avec, speech, quote(s), etc.

En fonction du volume, le nom de la personne et/ou les termes liés à la déclaration pourront être recherchés dans le titre des pages en utilisant l’opérateur intitle:

On pourra également restreindre par date pour cibler des déclarations récentes ou datant d’une période précise.

Enfin, on pourra limiter la recherche à Google Actualités car c’est finalement dans la presse que l’on retrouve le plus souvent des déclarations et citations.

Méthode 2

L’autre méthode consiste à croiser le nom de la personne avec des termes souvent utilisés lors d’une prise de parole ou la retranscription de propos.

On citera ainsi les termes et expressions :

  • revient sur
  • a dit
  • selon monsieur X
  • pour monsieur X
  • d’après monsieur X
  • assure
  • explique
  • défend
  • indique
  • ajoute
  • rappelle
  • justifie
  • a déclaré
  • souligne
  • était l’invité de
  • promet
  • annonce
  • affirme
  • répète
  • souhaite
  • juge
  • précise
  • confie
  • relativise
  • martèle
  • prévient
  • estime
  • raconte
  • met en garde
  • etc.

Comme nous l’avions vu dans l’article « La mort annoncée de la recherche booléenne ? » (Bases n°340 - Septembre 2016), Google est de plus en plus orienté vers la recherche sémantique, ce qui signifie entre autres qu’il recherche automatiquement les variantes et synonymes des termes de la recherche. En principe, il n’est donc pas nécessaire d’entrer toutes les variantes des termes évoqués ci-dessous.

En anglais, on pourra utiliser des termes comme said, says, predicts, predicted, according to, talks, talked, warns, warned, explains, explained, told, added, a word with, Q&A, interview, etc.

On pourra là aussi filtrer par date et se limiter à Google Actualités.

Lors d’une prise de parole (discours direct), il y a toujours utilisation de pronoms comme je, me, moi. Il pourrait être intéressant de les inclure dans la requête. Malheureusement, les moteurs de recherche considèrent ces éléments comme des mots vides et les excluent de la recherche.

On le voit bien, identifier des déclarations en passant par des moteurs de recherche traditionnels n’est certainement pas la meilleure méthode.

Plus efficaces mais payants : les agrégateurs de presse

Pour ce type de problématique, les agrégateurs de presse comme Pressedd, Factiva, LexisNexis ou encore Europresse sont beaucoup plus à même de répondre à la question. Le résultat ne sera évidemment jamais parfait ni complètement exhaustif mais il peut s’avérer tout à fait satisfaisant et permet de gagner un temps considérable par rapport à une recherche Web.

Ces bases de données indexent des dizaines de milliers de titres de presse qu’il est donc possible d’interroger en une seule fois et avec la même stratégie de recherche. D’autre part, ces sources disposent de fonctionnalités de recherche plus poussées qui permettent de retrouver plus facilement des discours, interviews et autres prises de paroles.

Chez Factiva par exemple, il existe plusieurs codes d’indexation attribués aux articles en grande partie basée sur une interview et permettant ainsi de les retrouver rapidement.

Nous vous invitons à lire ou relire l’article consacré à la recherche paru dans le n°341 de Bases (octobre 2016) qui détaille les stratégies de recherche adaptées sur les différents agrégateurs de presse (Pressedd, Europresse, les produits de LexisNexis ou encore Factiva).

Retrouver les publications d’une personne

Autre cas de figure possible : retrouver les publications d’une personne, qu’elle soit journaliste ou chercheur par exemple.

Là encore, la recherche sur Google ne sera pas suffisante.

Dans le cas des journalistes par exemple, il est fort probable qu’une partie des articles (payants) rédigés ne soit pas ou mal indexée dans Google

La première possibilité est d’identifier le ou les journaux pour lesquels il travaille ou a travaillé et interroger les moteurs ou la partie archives de leurs sites.

Certains sites proposent d’ailleurs une recherche sur le champ auteur ou bien la possibilité de cliquer sur le nom de l’auteur d’un article pour visualiser tous les articles publiés par ce même auteur.

On pourra également penser à Google Actualités pour repérer des articles et aux agrégateurs de presse avec une recherche dans le champ auteur quand il existe ou bien en recherchant le nom de la personne dans le texte des articles. Par ailleurs, les agrégateurs de presse proposent des recherches par auteur.

Pour les chercheurs, les sources sont bien évidemment différentes.

On pensera en premier lieu à rechercher si il ou elle ne dispose pas d’une page personnelle ou d’une page dédiée sur le site de l’organisme pour lequel il/elle travaille, listant l’ensemble de ses publications.

On notera depuis quelques années (en l’occurrence 2012), le développement du numéro ORCID, un code alphanumérique qui permet d’identifier de manière unique les chercheurs et auteurs de contributions académiques et scientifiques.

Cela permet de résoudre la question des homonymes, changements de noms ou même fautes de frappe ou variantes d’un nom. Plus de 3 millions de chercheurs disposent aujourd’hui de ce numéro et certains éditeurs comme PLOS ou Science l’exigent aujourd’hui pour tous leurs auteurs.

Néanmoins, tous les chercheurs ne disposent pas de ce numéro et toutes les bases de données ou sites d’éditeurs ne permettent pas la recherche sur ce champ.

Dans ce cas de figure, on aura intérêt à interroger

  • les grands serveurs (STN, Proquest-Dialog, etc.)
  • les bases bibliographiques notamment celles spécialisées dans le domaine du chercheur (Scopus)
  • les sites des éditeurs (Science Direct, Wiley, etc.)
  • les ressources en open access (HAL, DOAJ, etc.)
  • et les réseaux sociaux scientifiques (Academia, ResearchGate, etc.) où les chercheurs peuvent avoir un profil et y déposer leurs publications

Une bonne dose de méthode et de connaissance de son environnement

La recherche d’information appliquée aux personnes recouvre des réalités multiples en fonction des informations que l’on souhaite obtenir et du domaine d’activité auquel elle s’applique.

Pour autant, on constate au travers de ces exemples que ce type de recherche est une affaire de méthodologie et de connaissance du secteur. Car il est important de savoir quelle stratégie de recherche adopter, connaître le fonctionnement des différents outils pour en tirer le meilleur parti possible mais aussi et surtout savoir quelles sources sont les plus à mêmes de répondre à la question. Sans cela, on risque fort de ne découvrir que la surface visible de l’information disponible sur une personne.

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