Au-delà des méthodes de recherche traditionnelles
Une start-up, comme son nom l’indique, est une jeune pousse, une entreprise récente, en cours de développement et innovante avec souvent des effectifs réduits.
On est loin de la grande entreprise établie depuis des dizaines d’années pour laquelle on va pouvoir trouver de l’information à profusion dans la presse nationale, les bases de données financières proposant de l’information sur les sociétés et bien évidemment sur le Web.
Au stade embryonnaire, la principale difficulté justement, c’est d’identifier ces start-ups qui sont en dehors de nos radars et sur lesquelles il existe peu d’information. Et pourtant, elles peuvent être porteuses d’innovations qu’il va falloir repérer rapidement ou bien pourront représenter une véritable concurrence dans les années à venir.
Pour les repérer le plus en amont possible, les méthodes traditionnelles de recherche ne sont pas forcément les plus adaptées.
Le mode de financement particulier de ces structures permet de mieux comprendre dans quel sens doit s’orienter la recherche. Nous avons choisi de reprendre ici un graphique publié sur le site Frenchfunding.fr expliquant la typologie des financements des start-ups du moment de leur création à la mise sur le marché et jusqu’à leur maturité (voir figure 1.) Et on comprend bien alors, que pour détecter une start-up le plus en amont possible, il faut se tourner en premier lieu vers les premières sources de financement en l’occurrence les aides publiques, les business angels, crowdfunding, etc.
Figure 1. Typologie de financement des start-ups - Source : http://frenchfunding.fr
Autre élément majeur à prendre en compte avant de se lancer : le profil de tous ces créateurs de start-ups tournées vers le numérique et les nouvelles technologies. Il s’agit d’entrepreneurs jeunes, parfois tout juste sortis de l’école et qui ont donc un fort ancrage dans le monde du numérique et qui maîtrisent les codes de la communication sur ces réseaux plus que celle de la communication traditionnelle. Le recours aux médias sociaux pour toute veille ou recherche d’information devient alors incontournable.
Quel intérêt pour la veille ?
L’importance toujours plus forte du numérique dans les entreprises et organisations conduisent les start-ups à jouer un rôle dans la plupart des secteurs d’activités : finance, assurance, juridique, biotechnologies, transport, santé, tourisme, etc.
Ce monde des start-ups est intéressant au moins à double titre pour la veille.
Il est tout d’abord extrêmement intéressant de surveiller l’évolution technologique de ses concurrents à travers l’observation des start-ups avec lesquelles ils ont des relations privilégiées. Les start-ups elles-mêmes peuvent devenir un possible concurrent dans le futur et leur surveillance est alors cruciale.
Par ailleurs, quand on souhaite anticiper l’innovation dans son secteur ou dans un secteur précis d’activité, on peut imaginer l’intérêt que représente la veille sur les travaux et développements des start-ups.
Enfin pour les professionnels de l’information, une veille sur les start-ups du secteur peut permettre d’identifier de nouveaux outils, notamment des outils de veille utiles dans son métier au quotidien.
Comment identifier des start-ups ?
Un vocabulaire particulier
Pour identifier ce type d’entreprises, il faut tout d’abord se rappeler que les start-ups font appel à un vocabulaire bien particulier, différent de celui des entreprises traditionnelles. Le connaître ne pourra que simplifier les futures recherches et fournir des résultats plus pertinents.
On pensera bien sûr au terme start-ups sous ses différentes formes (start-up, start-ups, start-uper ou jeune pousse en français même si le terme semble peu utilisé).
Il y a également tous ces termes qui font référence aux start-ups dans un secteur d’activité en particulier ou un pays en particulier : frenchtech, insurtech/assurtech, legaltech, foodtech, fintech, etc
Les discours des start-ups se focalisent généralement sur le concept d’innovation. Tout le champ lexical autour de l’innovation et de l’entrepreneuriat méritera donc d’être utilisé.
On n’oubliera pas non plus que les start-ups, qu’elles soient françaises ou étrangères non anglophones ont généralement recours à des termes anglo-saxons. Les noms des start-ups étant eux-mêmes souvent à consonance anglophone. Et même s’il y a bien des tentatives, comme par exemple en France pour traduire les termes dans la langue locale, on constate qu’ils sont très peu utilisés aussi bien par les start-ups que par les différentes sources d’information qui en parlent.
Enfin, il faudra également rechercher dans la direction des dernières grandes innovations et tendances en matière de nouvelles technologies comme par exemple l’intelligence artificielle (IA), les serious games, les app mobiles, etc. pour identifier des entreprises travaillant sur ces thématiques et les appliquant ensuite à d’autres secteurs d’activité.
Remonter aux origines
Comme nous le mentionnions précédemment, le mode de financement d’une start-up diffère de celui des entreprises traditionnelles. Rechercher dans cette direction peut ainsi permettre d’identifier de nouvelles start-ups peu de temps après leur lancement et par là même des innovations.
Pour la France, on pensera en premier lieu à la BPI (Banque Publique d’Investissement), un organisme de financement pour les entreprises françaises créé en 2012 et qui regroupe les différents organismes qui travaillaient auparavant sur ces questions (en l’occurrence Oseo, CDC Entreprises, le FSI et FSI Régions). Elles ne ciblent pas uniquement les start-ups mais les petites et moyennes entreprises, les entreprises de taille intermédiaire et les entreprises innovantes.
La BPI propose d’ailleurs un moteur spécialisé (https://tousnosprojets.bpifrance.fr) permettant d’identifier des projets à soutenir issus de 38 plateformes de dons, de prêts ou de financement comme Kiss Kiss Bank Bank, Ulule, smartangels, etc.
Le moteur permet ainsi d’entrer des mots-clés, des codes postaux puis de filtrer par domaine d’impact du projet, mode de financement, profil du porteur et région.
Les plateformes de crowdfunding/crowdlending
Suite logique pour l’identification de start-ups, les nombreuses plateformes de financement participatif.
Elles se divisent en plusieurs catégories :
- les plateformes de prêt participatif appelé crowdlending comme Babyloan, Bolden, credit.fr, Hello Merci, Investbook, Prexem ou encore Unilend ;
- les plateformes de dons comme Kiss Kiss Bank Bank, Kickstarter, Ulule, Foodraising, etc ;
- les plateformes d’investissement appelé equity crowfunding comme Wiseed, Anaxago, Smart Angels, Raizers, SoWefund ou encore Bulb in Town.
A l’étranger, on pourra rechercher des sites du même genre en croisant les termes crowdfunding, crowdlending, etc. avec le nom du pays. Il est généralement assez simple d’identifier des listings prêts à l’emploi.
Les incubateurs/accélérateurs d’entreprises
Il faudra ensuite penser à explorer la piste des incubateurs, accélérateurs et pépinières d’entreprises. Car c’est bien souvent là que débute l’aventure d’une start-up.
Et la France regorge de ce type de structures. Le site http://www.mon-incubateur.com/site_incubateur en recense ainsi 229 en France.
Mais quelle différence entre couveuse, incubateur, accélérateur et pépinière ?
- Couveuse : Structure qui permet de tester son projet avant de créer juridiquement son entreprise.
- Incubateur : Structure d’accueil en amont de la création ou au début de la vie de l’entreprise.
- Accélérateur : Structure qui propose un programme de formation pour développer son entreprise.
- Pépinière : Structure de soutien, d’accueil et lieu d’échanges entre entrepreneurs.
Source : l’Express Entreprises
On pourra ainsi réaliser des recherches en utilisant ces termes croisés avec des noms de pays, villes ou régions. De nombreux sites effectuent d’ailleurs des recensements.
Les Business angels
Les business angels, terme inventé aux Etats-Unis dans les années 1950 interviennent après l’amorçage - les premiers pas - de la jeune pousse d’entreprise qui peut être financée par les proches, les concours et les prêts d’honneur afin de combler un trou dans la chaîne de financement des start-ups, au moment où le projet est encore trop risqué pour une banque, mais qu’il recherche moins de 300 000 à 500 000 euros et n’intéresse donc pas encore un fonds d’investissement (source : Le Monde - http://lemde.fr/173q3i6)
On trouvera sur le site de la fédération des business angels français (http://www.franceangels.org) les noms de plusieurs réseaux comme Paris Business Angels, Grenoble Angels, Femmes Business Angels, etc. Ces acteurs mettent généralement en avant sur leur site les start-ups et projets qu’ils ont financés.
Les fonds d’investissements
Viennent ensuite les fonds de capital risque (venture capital en anglais) qui peuvent apporter du capital, leurs réseaux et expériences aux premières étapes de la création d’une entreprise ayant un fort potentiel de développement et de retour sur investissement.
Les fonds de capital développement s’intéressent quant à eux à des entreprises âgées de plusieurs années, ayant atteint une taille significative et possédant de fortes perspectives de croissance nécessitant d’importants fonds propres. On s’éloigne alors de la start-up.
Pour la France, on trouvera sur le blog de Serena Capital (http://bit.ly/2qzLQuE) une infographie de l’écosystème du venture capital en France avec les noms des différents acteurs.
On pourra également consulter le site de l’Association française des investisseurs pour la croissance (http://www.afic.asso.fr).
Nous avons visité les sites de plusieurs des acteurs cités et on retrouve généralement sur le site les noms des start-ups dans lesquelles ils ont investi ainsi que des success stories. Dans les cas où il y a peu d’informations sur le site, on retrouve des informations sur les comptes de la structure sur les réseaux sociaux principalement sur Twitter.
Nous avons choisi ici de présenter les principales structures françaises sachant que le processus d’identification reste le même dans les pays étrangers. La structure de financement étant similaire, il suffira d’identifier des sites de crowdfunding/crowdlending, des incubateurs/accélérateurs, des business angels ou encore des fonds d’investissements en essayant notamment d’identifier des listings ou en repérant des associations ou des fédérations.
Les sources spécialisées
Il existe également de nombreuses sources d’informations spécifiques aux start-ups.
Les bases de données de start-ups
On commencera en premier lieu par les bases de données se focalisant sur le recensement de start-ups et proposant des données financières ainsi que des données sur les innovations.
Nous avions déjà eu l’occasion d’en présenter deux dans un précédent numéro de Bases (Bases n°337 - Mai 2016) : Sourcinno et Bonjour Idée.
Sourcinno (http://www.sourcinno.com) est un outil né de la démarche volontariste de Mazars, un groupe international qui intervient sur le marché français (2 300 professionnels) dans les métiers de l’audit, l’expertise comptable, la fiscalité et le conseil aux entreprises. La base recense plus de 420 000 start-ups dans le monde entier et permet d’obtenir des informations sur la structure de ces start-ups, les levées de fonds, les fondateurs, etc. Elle est disponible sur abonnement à partir de 50 euros/mois.
Le site Bonjour Idée propose un annuaire recensant plus de 2 000 start-ups principalement françaises. L’annuaire est accessible gratuitement (https://bonjouridee.com).
Pour la France on pourra également citer My french start-ups (http://www.myfrenchstart-up.com/fr), qui est plus un portail qu’une base de données et qui recense les start-ups françaises, les dernières levées de fonds et les marchés innovants.
Au-delà de ces quelques acteurs, on peut estimer que le marché se décompose de la façon suivante avec d’une part des bases de données gratuites qui permettent d’obtenir des informations de base et des bases de données très onéreuses surtout utilisées par les acteurs de venture capital qui ciblent d’ailleurs assez peu les professionnels de l’information.
CB Insights, l’un des acteurs que nous avions contacté pour tester sa plateforme dans le cadre d’un prochain article nous a précisément indiqué qu’il ne souhaitait pas cibler les professionnels de l’information car il propose depuis peu des prestations de recherche et de veille à la demande concurrençant donc directement les professionnels de la veille en entreprise...
Les bases de données gratuites
- Crunchbase : https://www.crunchbase.com La base de donnée gratuite la plus connue pour l’information entreprise mais elle ne se limite pas aux start-ups
- Start-upexplore : https://start-upxplore.com Une base de données mondiale dédiée aux start-ups
- Owler : https://www.owler.com Une base non limitée aux start-ups qui incite ses utilisateurs à publier des informations sur les sociétés qu’ils connaissent. On peut trouver des données différentes des autres bases mais elles sont à manier avec beaucoup de précautions.
- Gust : https://gust.com Une base /annuaire de start-ups dans le monde entier
- Angel.co : https://angel.co/companies Plus de 3 millions de start-ups, entreprises de capital-risque, incubateurs, entreprises privées, etc sont référencées dans le monde entier. Les résultats peuvent être filtrés selon différents critères.
- On citera également la base Whogotfunded (http://www.whogotfunded.com) qui est accessible à partir de 49$/mois et qui indexe des informations concernant les levées de fonds dans le monde entier. Nous avions fait un article à son sujet dans le Bases n°304 - Mai 2013.
Les grandes bases de données pour les professionnels du Venture Capital
- CB Insights : https://www.cbinsights.com
- Venture Scanner : https://home.venturescanner.com
- Rocket Company : http://www.rocketcompanies.com
- Mattermark : https://mattermark.com
- Datafox : https://www.datafox.com
- Xeler8 : http://xeler8.com
- Tracxn : https://tracxn.com
- Pitchbook : https://pitchbook.com
- Privco : https://www.privco.com Cette dernière se focalise exclusivement sur les entreprises privées mais pas uniquement les start-ups
La presse et les sites d’informations spécialisés
En France, de nombreux sites d’informations se sont spécialisés sur l’entrepreneuriat et les start-ups.
On pourra citer :
- Maddyness, le magazine des start-ups françaises : https://www.maddyness.com
- FrenchWeb, le magazine de l’innovation : http://www.frenchweb.fr
- Les Echos entrepreneurs : https://business.lesechos.fr/entrepreneurs
- Bonjour Idée, le magazine collaboratif des starts-ups : https://bonjouridee.com
- Le site http://1001start-up.fr et son magazine Wydden
- Start-ups BRICS, l’actu tech et start-ups des pays émergents : http://start-upbrics.com
- Widoobiz, un média dédié aux entrepreneurs et start-ups : https://www.widoobiz.com
- Rude baguette qui propose notamment une newsletter hebdomadaire sur les start-ups : http://www.rudebaguette.com
- Nextinpact : https://www.nextinpact.com
On ne saurait oublier Techcrunch (https://techcrunch.com), la référence internationale en matière de start-up.
De nombreux pays disposent également de sites d’informations spécialisés sur les start-ups. Ils sont généralement simples à identifier en utilisant une stratégie combinant les termes liés aux start-ups, les termes liés à la presse (magazine, newspaper, etc) et le nom du pays. De nombreux sites et blogs à destination des dirigeants et fondateurs de start-ups recensent d’ailleurs les principales sources d’informations presse du domaine.
Les salons / concours
On pourra enfin explorer les sites des nombreux événements dédiés aux start-ups et y dénicher des innovations ainsi que de nouveaux acteurs. Le site des Echos Entrepreneurs par exemple propose chaque mois un agenda des principales manifestations dans le monde entier ainsi qu’un agenda des concours et appels à projet à ne pas manquer.
Sites d’emploi
Les sites d’emplois dédiés aux startsups comme Start-up4me (http://start-up4me.com/fr) peuvent également fournir quelques pistes.
Le cas particulier des réseaux sociaux
Comme nous le mentionnions au début de cet article, les start-ups sont généralement très présentes sur les réseaux sociaux comme Twitter, LinkedIn, Facebook ou même Snapchat.
Nous avons choisi ici de nous focaliser sur Twitter considéré comme l’un des réseaux les plus professionnels où la grande majorité des start-ups semblent avoir une présence.
Premier constat important : les experts et influenceurs du domaine ainsi que les start-ups présentes sur Twitter connaissent et utilisent tous les codes propres à la plateforme et ont notamment abondamment recours au système de hashtag, bien plus que dans d’autres secteurs d’activité.
Rappelons qu’un hashtag est un mot-clé ajouté dans un tweet sous la forme suivante #start-ups
(un dièse immédiatement suivi d’un mot unique) permettant de centraliser les messages autour d’une thématique précise.
La quasi totalité des influenceurs, experts et start-ups utilisent donc le hashtag #start-up, #start-ups
ou encore #frenchtech
dans leur description de profil ainsi que des termes liés à leur domaine d’activité comme #fintech, #insurtech, #foodtech
, etc. On notera que les hashtags #innovation
ou #entrepreneur
est également très utilisés par ces acteurs.
La plupart des sites et blogs cités précédemment disposent de comptes Twitter et méritent d’être suivis.
Rappelons que le volume d’information généré sur les médias sociaux est tellement important qu’il est souvent difficile voire impossible de surveiller des mots-clés manuellement ou à l’aide de petits outils gratuits. Sauf si le ou les mots-clés génèrent peu d’informations. Les grandes plateformes de veille comme Digimind, BrandWatch, Visibrain, etc. seront en mesure de gérer un très gros volume.
Sinon, il est préférable d’identifier des comptes bien précis et de les mettre sous surveillance afin d’avoir un volume humainement gérable.
Pour identifier des comptes en lien avec les thématiques qui vous intéressent, il existe plusieurs possibilités :
- utiliser le moteur de Twitter et tirer parti des hashtags (par exemple
#insurtech
si vous vous intéressez spécifiquement aux start-ups liés au monde de l’assurance). On pourra limiter à la France et consulter les résultats présents dans l’onglet Personnes (comptes qui disposent du ou des mots-clés recherchés dans le descriptif du profil) ; - une fois que l’on a identifié des experts, influenceurs ou autres comptes intéressants, on pourra analyser la liste des comptes Twitter auxquels ils sont eux-mêmes abonnés dans l’espoir de découvrir d’autres ressources pertinentes ;
- enfin, on pourra effectuer une recherche sur un événement précis dont on a connaissance (levée de fond d’une start-up, lancement d’un nouveau produit, etc.) pour voir qui en a parlé et éventuellement détecter d’autres comptes intéressants.
On trouvera également sur le site Plug and start une liste des principaux influenceurs spécialisés sur l’entrepreneuriat et les start-ups : http://bit.ly/2e3AISJ.
Les sources plus traditionnelles
Ce n’est pas parce que les start-ups répondent à des codes particuliers et différents de celles des entreprises traditionnelles qu’il faut pour autant complètement délaisser les sources d’informations habituelles. Elles pourront apporter des éléments d’informations non identifiés par les autres méthodes.
Parmi ces sources, on pourra citer :
- Les bases de données financières sur les entreprises comme les bases de données de Bureau VanDijk ou encore Dun&Bradstreet (voir Netsources n°122 - Mai/Juin 2016)
- Les agrégateurs de presse comme Factiva ou Nexis à l’international ou Pressedd pour la France. Ces bases disposent de plusieurs dizaines de milliers de titres de presse pour Factiva et Nexis et de plusieurs milliers pour Pressedd. Elles permettent notamment d’accéder à des titres de presse spécialisée et professionnelle et des titres de presse locale qui sont les plus à même de fournir des éléments intéressants sur des start-ups. Factiva par exemple dispose de termes d’indexation spécifiques pour les start-ups.
- Les sites Web de presse locale et la presse spécialisée du secteur d’activité qui nous intéresse.
- Les magazines des villes et communautés d’agglomération ou encore des CCI qui mettent souvent en avant des initiatives locales
- Des salons/conférences professionnels auxquels les start-ups peuvent participer. A titre d’exemple, i-expo, le salon de l’information et de la veille accueillait cette année plusieurs start-ups.
Cas pratique : les insurtechs
Pour terminer cet article, nous avons décidé de prendre un exemple de recherche concret : en l’occurrence celui des insurtechs, ces start-ups spécialisées dans l’assurance digitale.
Le sujet étant très vaste, nous avons choisi de nous focaliser sur deux aspects bien précis : d’une part le marché en général pour détecter de nouveaux acteurs, produits et innovations à l’échelle mondiale et d’autre part une insurtech française appelée +Simple.fr. Les recherches sur cette start-ups récente présentant l’avantage de générer peu de résultats qui sont donc traitables manuellement.
L’écosystème des insurtechs
Pour ce premier aspect, nous avons construit une stratégie de recherche en recherchant des informations sur les termes précis reliés à ce domaine insurtech(s), assurtech(s) ou encore insurance tech(s) mais aussi en combinant des termes liés à l’assurance et des termes relatifs à l’innovation et plus spécifiquement aux innovations digitales comme chatbot, geolocalisation, etc.
Nous avons interrogé Google d’une part et les agrégateurs de presse d’autre part.
On découvre alors sur le Web tout un écosystème de sites d’actualités dédiés à la thématique des insurtechs en France bien sûr mais également dans de très nombreux autres pays.
Ces sources d’information sont très nombreuses et il n’est pas question ici d’en faire un recensement mais on pourra citer des sites comme :
- Insurtechnews (https://insurtechnews.com), un site d’actualités anglophone dédié à la transformation digitale de l’assurance couvrant le monde entier
- ou MindFintech (https://www.mindfintech.fr), un site d’actualités français payant couvrant l’actualité de la Fintech mais également du sous-ensemble que constitue l’insurtech en France et à l’étranger.
Les sites d’informations spécialisés sur les start-ups et que nous avons eu l’occasion de présenter précédemment dans cet article permettent également d’obtenir des informations intéressantes.
On constate d’ailleurs après quelques tests que ces sites (ceux dédiés à l’insurtech ou aux plus généralement aux start-ups) sont rarement intégrés aux agrégateurs de presse comme Factiva ou Pressedd.
Les recherches dans les agrégateurs de presse ne sont pas pour autant infructueuses mais font ressortir des articles issus de titres de presse nationale et surtout de presse spécialisée sur l’assurance traditionnelle (et non insurtech) peu accessibles sur le Web. Il y a donc une réelle complémentarité entre les deux.
La recherche Web permet également d’identifier des annuaires d’insurtechs comme https://insur-tech.com par exemple, de nombreuses associations d’insurtechs aux quatre coins du monde comme l’association espagnole https://asociacionfintech.es qui propose des actualités et la liste de ses membres, des salons et conférences dédiés à la thématique et des personnes diffusant leurs veilles sur ces sujets (comme par exemple la page scoop-it http://www.scoop.it/t/assurtech).
Twitter se révèle également un allié indispensable pour suivre l’évolution de ce secteur notamment via le hashtag #insurtech et #assurtech.
Nos quelques tests confirment donc qu’il est certes toujours important de recourir aux sources traditionnelles pour suivre l’actualité du secteur et détecter des innovations et nouveaux acteurs mais que s’y limiter présente un véritable risque de passer à côté d’informations pertinentes. Il est ici indispensable d’inclure des sources d’informations spécialisées sur le secteur mais aussi plus largement sur l’univers des start-ups et de tirer parti des médias sociaux comme Twitter.
+Simple.fr
Venons-en maintenant à la start-up française +Simple. La start-up, lancée il y a deux ans, vient d’annoncer récemment une levée de fond de 800 000 euros auprès de OneRagtime, plateforme de venture nouvelle génération.
Voyons maintenant quelles sources d’informations en ont parlé depuis son lancement il y a deux ans et méritent de ce fait d’être intégrées à notre sourcing.
Sur Pressedd, on comptabilise 98 articles depuis deux ans principalement issus de la presse spécialisée dans l’assurance comme la Tribune de l’assurance, l’Argus de l’assurance, de la presse nationale mais également des titres de presse locale comme Le Courrier du Léon et du Triguier permettant de détecter des partenariats entre la start-up et des acteurs locaux.
Rappelons que ces titres de presse sont difficilement accessibles ailleurs.
Sur Factiva, une quarantaine de résultats sensiblement issus des mêmes sources à l’exception des titres de presse très locaux.
On notera que les premiers à en avoir parlé il y a deux ans étaient la Tribune de l’assurance, Cbanque et le Journal des entreprises Provence-Alpe-Côte d’Azur ainsi que l’édition de Marseille de La Tribune.
Sur le Web, ce sont essentiellement des sources d’informations liées aux insurtechs et plus largement aux start-ups qui ressortent comme Maddyness, BonjourIdée, start-upeuropeclub.eu, start-up-story, FrenchWeb, Start-ups 365, assurance du futur.fr etc.
Twitter permet également de faire remonter des éléments liés à la présence de la start-up sur le salon des micro-entreprises, au salon des entrepreneurs et à un congrès international d’assureurs à ses débuts en encore à des challenges de start-up. C’est d’ailleurs sur Twitter que l’on retrouve l’information la plus ancienne concernant l’obtention du label finance innovation peu de temps après son lancement.
Conclusion
De manière générale, nous constatons au quotidien l’importance qu’il y a à ne pas se limiter à une seule catégorie de sources d’information et ce, quel que soit le sujet de la veille (scientifique, concurrentielle, stratégique, etc.). Le cas des start-ups en est une excellente illustration où l’on voit bien la nécessité de surveiller à la fois des sources traditionnelles (bases de données, presse nationale, locale, etc.) mais également des sources web plus nouvelles et les médias sociaux pour une veille optimale.
Et c’est justement là que se situe la valeur ajoutée du veilleur qui aura une vision panoramique des sources d’informations et sera capable de jongler avec plusieurs outils (agrégateurs de presse, outil de surveillance de page et plateforme de veille sur les médias sociaux) pour disposer et transmettre les informations stratégiques à son organisation.