Christian Vigne, anciennement Product Manager chez Google, s’amuse dans ses chroniques à explorer l’impact de l’IA sur nos vies. Il est amené à conseiller les entreprises sur leurs stratégies IA (cadrage, priorisation, formation, conduite du changement).
Pour ceux qui ne connaissent pas, Meetic est une application/service de rencontre français qui a lancé en 2014 une campagne de marque, brillante selon moi, intitulée « aimez vos imperfections ». Dans la publicité, une série de scènes montre des personnes en rendez-vous amoureux confrontées à leurs propres imperfections : arriver en retard, ne pas être assez fort, faire des mouvements étranges et ridicules en dansant. Chaque comportement est perçu à travers les yeux de l’autre personne, qui interprète ces imperfections comme des choses touchantes : « Tu cours parce que tu es impatient de me voir, pas parce que tu es en retard. Tu ne montres pas ta force pour me laisser gagner. J’adore ta façon de danser, aussi étrange soit-elle… »
J’ai récemment postulé à un emploi dans une des grandes entreprises spécialisées en IA générative. Oui, je sais, c’est comme essayer de séduire la fille (ou le garçon) la plus attirant(e) de la fête quand tout le monde tente sa chance. Mais qui sait, sur un malentendu… Ce qui m’a frappé en postulant, c’est que cette entreprise, qui développe des modèles d’IA générative de pointe mondialement reconnus, précisait explicitement dans son processus de candidature qu’il ne fallait pas utiliser leurs services ni ceux de leurs concurrents pour préparer la candidature, particulièrement la lettre de motivation. La note indiquait : « Nous souhaitons comprendre votre intérêt personnel pour (XX) sans médiation par un système d’IA, et évaluer également vos compétences en communication non assistée par IA. » Ironique, non ? C’est comme s’ils disaient : « Merci de ne pas utiliser la technologie créée par l’entreprise pour laquelle vous postulez. »
Lorsqu’on souhaite mettre en place une veille concurrentielle, une typologie de sources classiques est à surveiller : site du concurrent, presse nationale, locale, spécialisée, etc. La publicité en ligne comme les résultats sponsorisés et annonces publicitaires sur Google et Facebook peut également représenter une piste très intéressante.
Car comprendre la stratégie publicitaire d’un acteur peut en dire long sur sa stratégie globale à court, moyen et long terme. Quels produits ou services choisit-il de mettre en valeur, dans quels pays et quelles régions focalise-t-il ses actions ?
En matière de publicité en ligne, le marché est très largement dominé par Google et Facebook puis dans une moindre mesure Amazon. Ainsi, si nos concurrents ont choisi d’investir dans la publicité en ligne, il y a toutes les chances qu’ils aient choisi Google, Facebook ou bien les deux. Il va donc falloir trouver des solutions pour accéder aux données de Google Ads et de Facebook Ads.
Pendant des années, c’était tout simplement mission impossible, car ni Google ni Facebook ne partageaient librement la moindre donnée en la matière. Une veille sur la publicité en ligne ne pouvait donc se faire qu’en testant des requêtes susceptibles de faire apparaître les publicités de ses concurrents, ce qui ne fournissait que des résultats aléatoires et évidemment incomplets ou en faisant appel à des acteurs spécialisés sur les mesures d’audience et la veille publicitaire.
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La publicité ne fait pas naturellement partie du spectre de la recherche d’information et de la veille. Et pourtant, il est souvent intéressant de repérer, suivre et analyser les publicités de certains acteurs et notamment ses concurrents. Aujourd’hui, ce sont Google et Facebook qui monopolisent le marché de la publicité en ligne et c’est donc dans ces deux directions qu’on a intérêt à porter son regard pour faire de la veille publicitaire.
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Google vient d’annoncer sur son blog qu’il allait déployer dans les prochains mois aux Etats-Unis d’abord puis dans le reste du monde en 2022 des « pages annonceurs » permettant notamment visualiser l’historique des campagnes d’un annonceur sur les 30 derniers jours (publicités vidéos sur YouTube, adwords, annonces Shopping, etc.).
Le monde de l’information et le monde de la publicité sont à première vue diamétralement opposés et ne semblent pas faire toujours bon ménage. L’information affiche des faits et données présentés d’une manière la plus objective possible, là où la publicité cherche à mettre en avant les qualités d’un produit ou d’un service dans un but de vente, en occultant les aspects négatifs et en s’éloignant souvent de la réalité...
Cependant, pour les professionnels de l’information et veilleurs, la frontière entre ces deux mondes est de plus en plus poreuse et il leur devient impossible d’ignorer l’intrusion de la publicité dans le contenu informatif qu’ils doivent désormais prendre en compte.
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Intéressons-nous ici à la publicité classique: encarts publicitaires dans les journaux, spots publicitaires à la télévision, cinéma ou radio, panneaux d’affichage, etc.
- Quels sont les outils et acteurs présents sur le marché pour réaliser une veille ou pige publicitaire ?
- Peut-on réaliser une veille publicitaire par ses propres moyens ?
Pour effectuer des recherches ou des veilles sur ce type de publicité, il n’existe pas de solutions miracles : il faut soit faire appel à des prestataires spécialisés soit réaliser des piges publicitaires « manuellement » en épluchant par exemple les journaux papier ou les versions PDF ce qui peut vite devenir extrêmement chronophage.
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Depuis quelques années maintenant, une nouvelle façon de communiquer et surtout de consommer l’information est apparue sur les grandes plateformes de social media. Le partage de contenus éphémères a su conquérir les habitudes des internautes notamment celles des millennials et de la Gen-Z.
Une cible très stratégique pour les annonceurs publicitaires qui se sont appropriés ce format, communément appelé « story », dans un laps de temps extrêmement court.
Les échanges entre les marques et le grand public n’ont jamais été aussi dynamiques et c’est en partie grâce au stories qui révolutionnent le marketing.
Pour rappel, les stories sont un support d’information multimédia (photo, vidéo) avec peu d’éléments textuels. Elles sont présentes principalement sur les réseaux-sociaux et certaines applications mobiles. Leur principale caractéristique est qu’elles sont vouées à disparaître après 24h* de vie online.
*parfois moins.
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Parallèlement aux formes de publicité classiques évoquées précédemment, la publicité Web représente une part toujours plus importante des investissements publicitaires et mérite que l’on s’y intéresse dans un contexte de veille et de recherche d’information.
Et comme pour les publicités classiques, la veille et la recherche sur ces contenus n’a rien à voir avec les méthodes et outils classiques utilisés par les professionnels de l’information.
Nous ne nous intéressons ici qu’à la publicité Web qui se revendique en tant que telle. La publicité sur le Web « déguisée » sera abordée dans le prochain article.
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Il y a d’un côté la publicité officielle : encarts publicitaires dans la presse, spots TV et radio, résultats sponsorisés sur les moteurs et réseaux sociaux, publicités en display sur des sites, etc. Même si elle dispose toujours d’un espace spécifique, nous avons pu constater que la distinction entre information et publicité n’était pas toujours aussi claire.
De l’autre, il y a une autre catégorie de publicité bien plus trompeuse, non régulée et qui ne coûte pratiquement rien à ceux qui la diffusent, si ce n’est du temps. Les entreprises et les marques auraient donc tort de s’en priver.
Mais les consultants, les freelance cherchent, et trouvent, eux aussi, des moyens détournés pour faire connaître leurs activités et services ; ils n’hésitent plus à mêler contenu informatif, parfois même très intéressant et autopromotion.
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