Quand on pense recherche d’informations ou veille, ce qui vient en premier lieu à l’esprit pour identifier ou interroger des sources, c’est souvent la stratégie suivante :
. recherche sur le Web sur le sujet et notamment sur Google
. interrogation et surveillance des médias sociaux pour repérer des informations et des sources non trouvées sur le Web
. interrogation des grandes sources d’informations payantes comme les agrégateurs de presse ou les bases de données professionnelles (Factiva, EBSCO, etc) qui permettent d’accéder à une grande partie des informations payantes sur le Web.
Nous l’avons déjà vu au cours de précédents articles, il existe de nombreuses sources d’informations qui méritent d’être recherchées spécifiquement au risque de passer complètement à côté, si on se limite aux moteurs classiques comme Google. Nous avions déjà abordé le cas des collectivités locales et des think tanks (voir Netsources n°124 - septembre/octobre 2016). La presse professionnelle entre également dans cette catégorie.
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Dans un précédent numéro de Netsources (№ 124 septembre/octobre 2016), nous avons introduit la compliance et la due diligence en tant que composantes du spectre de l’intelligence économique.
L’évolution de la fonction de la compliance en France et le caractère de plus en plus stratégique des aspects organisationnel et informationnel, nous incitent à continuer et à approfondir notre réflexion. Il nous semble important de continuer à partager avec les professionnels de l’information ce sujet, qui par ailleurs émerge de plus en plus dans les problématiques d’informations traitées par FLA Consultants.
En effet, la nouvelle loi, dite « loi Sapin 2 » fixe très clairement des obligations et contraintes pour les entreprises en termes de conformité aux réglementations légales et financières, qui mettent au premier plan les enjeux informationnels et qui transformeront nécessairement le système d’information de l’entreprise.
En raison de la complexité de la question, et afin d’amorcer dans les meilleures conditions la réflexion sur cette dimension informationnelle et les perspectives de développement pour les professionnels de l’information, il nous paraît important de dresser tout d’abord, de la façon la plus précise possible, le cadre et le contenu de la nouvelle loi Sapin 2.
La réglementation en termes de compliance s’est développée aux États-Unis avec le Federal Corrupt Practices Act 1977 (FCPA) puis par extension au reste du monde. La Grande Bretagne s’inspirant du FCPA a adopté le UK Bribery Act en 2010.
La France rattrape aujourd’hui un certain retard en matière de compliance avec la Loi Sapin 2.
Cette nouvelle loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, adoptée le 8 novembre 2016, introduit l’obligation pour toutes les entreprises ayant au moins 500 salariés et réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros, de se doter de programmes de prévention des risques et de conformité impliquant le développement d’un système d’information interne et externe.
Cette loi s’inscrit dans le cadre d’une vague d’initiatives nationales qui visent à mettre à niveau la réglementation française selon le modèle international et notamment anglo-saxon, et qui prévoient d’imposer les programmes de compliance dans la gouvernance des entreprises.
Jusqu’à présent, les entreprises françaises pouvaient suivre les recommandations de l’OCDE au sujet de la corruption et devaient suivre les obligations existantes dans certains pays (notamment dans les pays anglo-saxons). Mais généralement, elles n’avaient pas l’obligation de mettre en place, en France même, des mesures concrètes pour prévenir le risque corruptif ou criminel, même si elles y étaient souvent exposées dans le cadre de leurs activités à l’international.
Un des principaux points de la loi est la création d’un organisme de contrôle, dénommée Agence française anti-corruption relevant du ministère de la justice et du ministère chargé du budget.
Les procédures organisationnelles à mettre en œuvre dans l’entreprise dans le cadre de cette loi se déclinent de la manière suivante :
Ainsi le renforcement des exigences réglementaires de compliance fait peser de nouvelles responsabilités sur les entreprises françaises et leurs organes de gouvernance. Outre les sanctions disciplinaires sus-mentionnées, une peine complémentaire de mise en conformité touchera l’entreprise, et ses dirigeants, en cas d’absence de mise en place des procédures ci-dessus.
Ainsi, la mise en place de programmes de compliance peut donner du sens à l’action de chacun, dans un contexte où les risques ne sont plus seulement de nature financière mais aussi « réputationelle ».
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CAS D’ÉTUDE
• Alternatives à Google : est-ce vraiment utile ? pp. 1-5
OUTIL DE VEILLE
• Knowledge 360 : pleins feux sur la veille concurrentielle, pp. 6-9
FICHE PAYS
• Sources et ressources locales sur l’Indonésie, pp. 10-14
INDEX ANNÉE 2016
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Google est le leader incontesté des moteurs de recherche depuis maintenant de nombreuses années et personne ne semble en passe de le détrôner. Pourtant d’autres moteurs existent, survivent et disposent tout de même d’une certaine audience.
Lorsque nous devons réaliser une recherche d’informations ou une veille, notre premier réflexe sur le Web ouvert est évidemment Google mais y-a-t-il également un intérêt à interroger d’autres moteurs et les résultats proposés sont-ils proches ou identiques à ceux de Google ?
Nous parlons ici de moteurs de recherche généralistes comme Google et non de moteurs spécialisés (vidéos, images, thématiques, etc.) qui ont évidemment leurs propres spécificités.
On entend dire ici et là qu’il y aurait peu de recoupements entre les premières pages de résultats de Google et Bing, DuckduckGo, etc. Mais qu’en est-il vraiment ?
C’est ce que nous avons cherché à savoir en écrivant cet article. La comparaison est donc ici quantitative et non qualitative, l’idée étant de faire ressortir le nombre de résultats communs entre les moteurs plutôt que comparer la fiabilité et la pertinence des résultats proposés.
Nous nous interrogerons dans un premier temps sur l’intérêt d’aller sur d’autres moteurs et les cas où cela peut-être le plus utile. Nous listerons ensuite les principales alternatives au géant américain.
Enfin, nous avons décidé de réaliser trois recherches différentes sur Google et ses concurrents et de comparer la première page de résultats et les 100 premiers résultats afin de voir l’importance ou non du recoupement entre les différents moteurs.
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Alors que se multiplient les solutions de veille « tout-en-un » certains acteurs préfèrent encore se focaliser sur un angle spécifique. C’est le cas de Knowledge360, une solution de veille dédiée à la surveillance de la concurrence.
Le choix n’est pas forcément surprenant : la veille concurrentielle est en effet, à tort ou à raison, souvent la pierre angulaire d’une stratégie de veille et son versant considéré comme le plus important par les décideurs.
Knowledge360 a lui l’ambition d’être une solution complète de surveillance des concurrents, en incluant bien sûr la veille mais aussi des solutions d’analyse.
Si Knowledge360 est relativement récent (sa première version est sortie en janvier 2016), la société américaine derrière cette solution, Cipher Systems, existe depuis 1996 et pratique l’intelligence économique au sens large, offrant des services de consulting en intelligence économique et analyse de marché.
Il est intéressant de constater que l’outil se veut très pragmatique et nous semble refléter les différences de sensibilité qui existent entre l’intelligence économique à la française, plus théorique, en quête d’exhaustivité des sources et plus centrée sur le process, et l’intelligence économique nord-américaine résolument pratique et orientée produit final avec des méthodes standardisées.
De par son positionnement sur la veille concurrentielle, l’interface de base présente ainsi les informations d’une société concurrente, dont la teneur peut être modifiée librement par l’utilisateur grâce à un système de widgets : affichage des résultats financiers de la société, dernières actualités ou offres d’emplois en rapport avec cette société, ou encore derniers changements de dirigeants.
Pour ce faire, Knowledge360 dispose d’une base de données d’entreprises qui inclue, d’après l’un des directeurs de Cipher Systems Beau Oliver « toutes les sociétés faisant plus de 100 millions de dollars de profit », grâce à un partenariat avec la base de données financière FactSet. Rappelons que Facset est un acteur important de l’information financière qui existe depuis 1978 et fournit en temps réel des données du marché, des nouvelles, des analyses des entreprises et industries et des simulations de portefeuille.
Knowledge360 nous a indiqué disposer de près de 500 000 sources.
En plus des informations sociétés issues de Factset, l’outil propose de nombreuses sources de presse. Knowledge360 a ainsi recours à plusieurs agrégateurs de presse ainsi que ses propres agrégateurs propriétaires.
Knowledge360 comporte également un volet médias sociaux permettant de suivre de près l’actualité des entreprises sur Twitter et Youtube. Le suivi des réseaux sociaux est néanmoins relativement limité par rapport à ce que proposent d’autres solutions : il n’est pas possible de réaliser des recherches complexes ou de recevoir d’importantes masses de données, mais simplement de suivre une poignée de comptes.
Enfin, Knowledge360 offre la possibilité de surveiller blogs et forums : cette fonction n’est pas activée par défaut (« car elle n’intéresserait pas la plupart des sociétés », selon le directeur du développement) mais peut l’être sur simple demande.
Parmi les fonctionnalités plus originales, on trouve la surveillance et la cartographie des offres d’emplois d’une société. Celle-ci est basée à la fois sur des sites d’offres d’emplois ainsi que sur les offres publiées sur les sites des sociétés elles-mêmes. Les offres d’emplois peuvent représenter un signal faible très pertinent (d’autant plus lorsqu’elles sont géolocalisées, comme c’est le cas ici) et la fonctionnalité est donc très intéressante.
Cette interface, avec une présentation des informations par société n’empêche pas pour autant de surveiller plus largement une industrie toute entière. De plus, il est également possible, grâce aux fonctionnalités que nous présenterons par la suite, de surveiller des entreprises de plus petites tailles et notamment des PME.
L’interface est divisée en plusieurs grandes sections : Dashboards, Knowledge, Analysis et Report
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Nous avons développé les fiches pays dans BASES puis, par la suite, dans NETSOURCES depuis maintenant deux ans. Récemment, nous avons choisi de les faire évoluer pour nous concentrer plus spécifiquement sur les sources locales et notamment celles des secteurs d’activité les plus porteurs pour les investissements étrangers.
Ces sources sont en effet les plus longues et difficiles à identifier. Les sources d’informations avec une couverture mondiale telles que les bases de données des grandes organisations internationales, les bases de données généralistes payantes, etc. ne seront désormais plus reprises dans les fiches pays car elles diffèrent peu d’un pays à l’autre. Elles seront néanmoins disponibles en libre accès sur notre site web.
Voici les liens :
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COMPLIANCE & DUE DILIGENCE
• La Compliance et la Due diligence dans le spectre de l’intelligence économique
SOURCES D’INFORMATION
• Les publications des ThinkTanks : une autre face du monde de l’information
OUTIL DE VEILLE
• Visibrain : une nouvelle plateforme pour une veille multisources
FICHE PAYS • Sources & Ressources d’information sur l’Iran
SOURCING • La Twittliste de l’industrie automobile
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Ces derniers temps, la compliance se voit accorder une place de plus en plus importante dans les entreprises, notamment dans celles à vocation internationale.
Cette notion est encore peu répandue en France, d’où l’indigence de la traduction parfois utilisée, le terme anglo-saxon étant privilégié : « la conformité », qui s’entend comme la conformité à des lois, des réglementations et à des règles spécifiques à chaque secteur.
La difficulté de traduction rejoint la difficulté à définir très précisément la notion de « compliance », tant celle-ci a du mal à se situer dans un environnement uniforme et figé. Elle ne fait l’objet d’aucune norme définie de façon universelle, du moins dans la pratique.
Une définition « par la négative » semble dans ce contexte plus appropriée. La conformité pourrait être définie comme « le contrôle du risque de non-conformité » d’une organisation par rapport à des dispositions financières, législatives ou réglementaires ou de normes professionnelles et déontologiques, une non-conformité générant un risque de sanction judiciaire, administrative ou disciplinaire, de perte financière significative, ou d’atteinte à la réputation.
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Jusqu’à présent, l’une des particularités de la plateforme de veille Visibrain était de veiller exclusivement sur Twitter, même si, par ce biais, on pouvait surveiller indirectement des blogs et sites d’informations.
Nous avions eu l’occasion de lui consacrer un article « La tour d’observation des médias en ligne via Twitter » dans le n°121 de Netsources (mars-avril 2016).
Très récemment, l’entreprise a lancé une nouvelle plateforme complètement refondue et en version beta pour le moment.
Au delà des simples changements esthétiques et ergonomiques, c’est tout le fonctionnement qui a été modifié pour en faire une plateforme de veille globale qui surveille désormais les sites d’informations et la presse, les réseaux sociaux (Twitter toujours mais la surveillance des pages Facebook sera mise en place dans les prochains mois), les images (Pinterest, Instagram, etc), les vidéos et les blogs.
Twitter reste néanmoins le fil rouge de l’outil et l’indicateur principal pour la viralité des articles, photos ou vidéos.
Cet élargissement des sources et de la couverture répond en partie à la demande des clients de Visibrain de pouvoir réaliser une veille globale au sein de l’outil. Au travers de cette nouvelle version, Visibrain continue de se focaliser exclusivement sur l’aspect veille et vise les professionnels de l’information digitale à l’inverse de certaines plateformes plus globales qui incluent tout ce qui a trait aux réseaux sociaux dans l’entreprise (veille, gestion des différents comptes sur les réseaux sociaux, gestion des publications, etc) mais ne le font pas nécessairement très bien.
La nouvelle interface se veut ergonomique et simple d’utilisation tout en proposant des fonctionnalités de recherche, de filtres et d’analyse puissantes.
En terme de couverture, 150 pays et 64 langues sont couvertes. L’analyse sémantique des expressions clés est disponible pour l’anglais ou le français. Plus de 100 millions de sources sont crawlées quotidiennement au sein de l’outil et ce chiffre est en constante augmentation avec l’ajout de nouvelles sources.
Les utilisateurs peuvent également demander à ajouter des sources à condition que celles-ci disposent d’un flux RSS. Ces nouvelles sources ne seront accessibles qu’aux clients ayant demandé leur ajout et non l’ensemble des clients de Visibrain.
Comme pour la grande majorité des plateformes de veille, les sources surveillées sont publiques en totalité et accessibles gratuitement sur le Web.
L’outil crawle en temps réel tout ce que est publié sur les sources qu’il surveille.
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Lorsqu’on cherche des informations d’ordre politique, économique, ou sociétal il y a des sources qui paraissent évidentes comme les nombreux types de presse, les sites institutionnels, les sites d’analystes qui sont facilement accessibles et identifiables via les outils traditionnels comme les moteurs de recherche ou les bases de données professionnelles.
D’autres, en revanche, sont beaucoup moins visibles et on risque fort de passer à côté de leurs ressources si l’on ne recherche pas spécifiquement dans leur direction. C’est notamment le cas des think tanks et de leurs publications qui sont le fruit d’un travail de recherche et qui pointent également vers de nombreuses références comme des articles de presse, des rapports, etc.
Il ne faut pas oublier que les think tanks sont des groupes de réflexion qui, par là-même, cherchent à propager leurs opinions au sein de la société, parfois en sous-main des projets politiques. Les informations fournies seront donc à prendre après une analyse de leur origine et positionnement.
Les publications des think tanks entrent dans la catégorie de la littérature grise, une catégorie d’information précieuse pour les professionnels de l’information mais peu visible (voir l’article "Les trésors cachés de la littérature grise" - Bases n°326 - Mai 2015).
Rappelons à cet égard la définition de Joachim Schöpfel :
« La littérature grise, terme générique, désigne les documents produits par l’administration, l’industrie, l’enseignement supérieur et la recherche, les services, les ONG, les associations, etc., qui n’entrent pas dans les circuits habituels d’édition et de distribution. Il s’agit surtout de rapports, travaux non publiés (working papers), thèses, conférences, présentations, mémoires, etc. Imprimés ou en format numérique, ces documents sont souvent difficiles à identifier et à acquérir ».1
Intéressons-nous maintenant plus spécifiquement aux think tanks.
Un think tank - laboratoire d’idées en français- se définit comme un « cercle de réflexion émanant généralement d’institutions privées, et apte à soumettre des propositions aux pouvoirs publics. » (source : Larousse).
On estime qu’il existe plus de 6 800 think tanks dans le monde (plus de 1 800 aux Etats-Unis, plus de 1 700 en Europe dont 180 en France en 2015 et plus de 400 en Chine) dont une grande partie a été créée entre 1960 et les années 2000.
La progression de leur nombre a fortement ralenti au cours des dernières années aux Etats-Unis mais s’est accélérée en France. En France, Terra Nova est l’un de ceux qui a la plus forte visibilité médiatique. D’autres comme l’OFCE, l’IDDR, le CERI, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès, l’Ifrap ou encore l’Ifri font régulièrement partie des différents classements consacrés aux think tanks.
Les think tanks peuvent être divisés en plusieurs catégories, notamment liées à leurs affiliations ou non avec des Etats, partis politiques ou groupes d’intérêt. Le 2015 Global Go To Think Tank Index Report les classe de la manière suivante :
Ce système d’affiliation est intéressant et doit rester à l’esprit lorsque l’on consulte et analyse les publications des think tanks afin d’évaluer l’objectivité du contenu proposé.
Venons en maintenant à ce que proposent les think tanks. Il en existe dans de multiples domaines mais voici néanmoins les secteurs dans lesquels ils sont les plus présents :
Chaque think tank propose un site Internet avec des ressources en libre accès la plupart du temps. Dans la très grande majorité des cas, le site dispose d’une interface en langue anglaise et la majorité des publications sont rédigées dans cette même langue.
On peut y trouver
Nous avons cherché à savoir si les ressources et notamment les publications proposées étaient facilement repérables lors d’une recherche sur le Web.
Nous avons ainsi consulté les sites d’une dizaine de think tanks (aussi bien d’importants think tanks occidentaux très connus que de structures plus petites basées dans des pays moins développés) et sélectionné plusieurs rapports sur leurs sites. Nous avons alors lancé plusieurs requêtes Google tournant autour du sujet du rapport afin de voir si les dits rapports apparaissaient bien dans la liste de résultats de Google.
On constate que globalement, les publications des think tanks occidentaux sont bien référencées sur les moteurs traditionnels et, si l’on effectue une recherche sur un sujet précis traité par un think tank, il y a de fortes chances de tomber dessus d’une manière ou d’une autre. En revanche, les publications des think tanks de plus petite taille basées dans les pays moins développés sont beaucoup moins bien référencées et il est très facile de passer à côté de ces ressources lors d’une recherche.
D’autre part, quand la veille ou la recherche couvre un spectre assez large, il est également facile de passer à côté de résultats provenant de think tanks car noyés au milieu des autres résultats.
On pourrait également penser que les travaux des think tanks, qui peuvent recouvrir une forme quelque peu académique, pourraient être référencés dans des moteurs de recherche académique comme Google Scholar ou le moteur de recherche en SHS Isidore par exemple. Les quelques tests que nous avons effectués montrent qu’il n’en est rien.
Enfin, on constate que certaines bases de données indexent les travaux de certains think tanks. C’est par exemple le cas d’EBSCO qui propose depuis 2014 les publications de l’« Emirates Center for Strategic Studies and Research » dans sa plateforme d’ebooks. Mais ces initiatives restent rares et on est donc très loin de l’exhaustivité.
Ainsi, lorsqu’un sujet est susceptible d’être abordé par un think tank, on ne pourra que conseiller de chercher à identifier les think tanks dans ce domaine et d’explorer leurs différentes publications.
A priori, la question semble simple : il suffirait de croiser dans Google le terme think tank ou laboratoire d’idées avec le sujet qui nous intéresse.
Mais en y regardant de plus près, on constate que bon nombre de think tank ne portent pas cette appellation et il n’en est fait mention absolument nulle part dans leur site Web ou dans leurs publications.
Il faudra alors penser à rechercher les termes suivants souvent utilisés dans le nom du think tank :
Les publications du think tank The Kenya Institute for Public Policy Research and Analysis
Comme nous l’avions mentionné précédemment, il existe un rapport annuel intitulé « Global Go To Think Tank » publié par l’université de Pennsylvanie qui propose un classement des think tanks au niveau mondial.
Différents classements sont proposés :
Le rapport le plus récent est accessible à cette adresse au format pdf : http://repository.upenn.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1009&context=think_tanks
En entrant des requêtes combinant les termes liés aux think tanks
avec les termes ranking(s)
, directory
ou observatory
, on peut identifier d’autres ressources intéressantes comme « The 50 Most Influential Think Tanks in the United States » ou encore ThinkThankMap, un observatoire qui recense et analyse les think tanks spécialisés sur le climat, etc.
On identifie également des annuaires comme
Plusieurs universités américaines ont eu la bonne idée de créer des moteurs de recherche spécialisés sur les rapports des think tanks à partir de la solution Google Custom Search Engine. Rappelons que ce service gratuit proposé par Google permet à quiconque de créer son propre moteur de recherche spécialisé en ajoutant uniquement les sites/sources de son choix. La recherche portera donc alors uniquement sur les pages de ces sources indexées par Google, ce qui n’est donc pas nécessairement exhaustif.
On citera donc le moteur de la Harvard Kennedy School qui recense les publications de près de 600 think tanks : http://guides.library.harvard.edu/c.php?g=310680&p=2072552
Le moteur Find Policy http://www.findpolicy.org permet également d’effectuer une recherche sur les publications des think tanks. Le moteur est ici divisé par thématique (Climat, Développement, Economie, Santé) et indexe pour chaque catégorie les 10/20 think tanks les plus importants.
On citera enfin la base de donnée Columbia International Affairs Online (CIAO), réalisée par l’Université de Colombia et centrée sur les affaires internationales qui donne entre autres accès à la recherche de plus de 160 think tanks au niveau mondial. La base est sur abonnement uniquement.
Une autre solution pour identifier des think tanks en lien avec un sujet peut consister à tirer parti de la presse en interrogeant des agrégateurs de presse comme Factiva ou LexisNexis à l’international ou Pressedd pour la France. Google Actualités pourra également être une option en ayant bien conscience qu’il ne s’agit que de contenu en libre accès.
Il n’est en effet par rare que la presse mentionne la publication d’un rapport de think tank ou que certains membres du think tank prennent la parole dans la presse. Cela permettra ainsi d’identifier des think tanks spécialisés sur la thématique qui nous intéresse pour ensuite aller explorer leurs publications sur leurs sites Web.
Au final, les publications des think tanks peuvent représenter des sources tout à fait intéressantes pour un grand nombre de sujets. D’ailleurs, les rapports proposés par les différents think tanks peuvent être très utiles quand on traite des sujets liés aux pays en développement et mal couverts par les bases de données traditionnelles.
Néanmoins, il est assez facile de passer à côté de ces ressources. Il faudra alors bien penser à rechercher dans leur direction en utilisant les différentes méthodologies proposées dans cet article : recherche dans les moteurs traditionnels, utilisation d’annuaires, observatoires et classements, interrogation de moteurs de recherche spécialisés.
Dans un prochain numéro de Netsources, nous aurons également l’occasion de nous pencher sur les ressources proposées par les ONG, qui par certains côtés, ont des points communs avec celles proposées par les think tanks et qui entrent toutes dans la catégorie de la littérature grise.