Le marché des outils et plateformes de veille en France était jusqu’à présent plutôt calme avec des acteurs de longue date et de temps à autre quelques nouveaux entrants.
Mais depuis quelques mois, on ne compte plus les annonces de lancement de nouveaux « outils de veille ». Et tous ces nouveaux acteurs ont un point commun : ils se focalisent sur la veille thématique et sectorielle.
Qui sont ces nouveaux acteurs, en quoi leurs outils se démarquent des plateformes existantes et quelle peut être leur valeur ajoutée pour le professionnel ?
Nous avons enquêté pour ce nouveau numéro de NETSOURCES pour comprendre cette nouvelle tendance et son impact pour le professionnel de l’information et nous avons testé et analysé quatre de ces outils : Follaw.sv, Veille Formation, Wabtch et Flint Business.
Lire aussi :
Comment se repérer dans le paysage des outils de veille gratuits et bon marché ?
Faut-il à tout prix automatiser sa veille ?
Plateformes de veille : qu’ont-elles à offrir aux PME et TPE ?
Le marché des plateformes de veille se consolide
Le marché des outils et plateformes de veille en France en 2020
Premier constat, le terme « plateforme de veille » ou « outil de veille » est aujourd’hui très à la mode. Sur LinkedIn, le nombre de posts annonçant le lancement d’un nouvel outil de veille ne cesse d’augmenter. Mais on constate vite que derrière ces effets d’annonce il faut en réalité faire le tri.
Dans de très nombreux cas, ce qui est appelé « outil de veille » n’est en réalité qu’une newsletter, un site d’information, un livrable de veille dans le meilleur des cas et parfois même simplement un produit d’appel, c’est-à-dire une veille gratuite simpliste créée dans le seul but d’attirer les clients potentiels vers d’autres produits ou services.
Voir notre article « Le veilleur peut-il tirer parti des veilles gratuites qui fleurissent sur LinkedIn ? », BASES n°395 – septembre 2021
On citera par exemple Fibee qui se présentait l’été dernier comme un « outil de veille économique et financière » alors qu’il s’agit ni plus ni moins d’un site d’information en libre accès qui agrège des articles issus de sites professionnels, publications de think tanks et groupes de réflexions, instituts économiques, journaux spécialisés sur le thème de l’économie et de la finance. Le site propose certes une newsletter et une app, mais on reste quand même très loin de la définition classique d’outil de veille.
Il est loin d’être le seul acteur à prendre quelques libertés avec la définition d’un outil de veille…
Fort heureusement, on trouve également de nouveaux acteurs qui proposent quant à eux des outils qui méritent de porter le nom d’outils de veille. Et c’est à ces outils que nous nous intéresserons ici.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Parmi les outils de veille thématiques apparus ces derniers mois, sujet de ce numéro de NETSOURCES, figurent notamment des outils dédiés au secteur de la formation.
On trouve par exemple le service gratuit Formalerte qui s’avère être plutôt un produit d’appel pour la société Digiforma offrant par ailleurs une suite logicielle de gestion pour les organismes de formation. Plus récemment, l’Atelier du formateur a lancé un service d’information clé en main. Parmi les autres solutions disponibles, dont on trouvera un récapitulatif ici , l’outil veilleformation.com, lancé en septembre 2021, a attiré notre attention et nous avons voulu l’étudier de plus près.
La raison pour laquelle on a vu récemment fleurir ce type d’outils se trouve dans un changement réglementaire. En effet, l’article 6 de la Loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », promulguée en 2018, stipule que les organismes de formation, désormais englobés plus largement dans un ensemble baptisé « Organismes Prestataires d’Actions Concourant au développement des Compétences » (PAC ou OPAC), devront avoir obtenu à partir du 1er janvier 2022 la certification dite Qualiopi, tout au moins s’ils souhaitent pouvoir solliciter des fonds publics ou mutualisés pour le financement de leurs actions de formation.
Lire aussi :
Comment se repérer dans le paysage des outils de veille gratuits et bon marché ?
Plateformes de veille : qu’ont-elles à offrir aux PME et TPE ?
Le marché des outils et plateformes de veille en France en 2020
Comment repérer et identifier des formations et événements professionnels?
Les sources et outils de recherche dédiés aux formations
Cette démarche de certification, bien que non obligatoire, implique d’être audité par un organisme certificateur indépendant et accrédité, qui vérifiera régulièrement si l’organisme de formation répond à un certain nombre de critères, eux-mêmes composés de plusieurs indicateurs de qualité.
Or de nouveaux indicateurs relatifs à la veille ont fait leur apparition et constitué ces derniers mois une préoccupation majeure pour les acteurs du secteur ; ces derniers vont en effet devoir prouver non seulement qu’ils réalisent une veille sur la formation, mais également qu’ils en exploitent les résultats en termes d’action.
Il s’agit là d’un changement très important qui a laissé plus d’un organisme dans le désarroi, d’où l’apparition sur le marché d’outils dédiés.
L’outil veilleformation.com est disponible sur abonnement, avec trois formules différentes. Il a été créé spécifiquement pour permettre aux organismes de formation de répondre aux nouvelles exigences du label Qualiopi, et de satisfaire notamment aux critères 23 (veille légale et réglementaire), 24 (veille compétences et emploi), 25 (veille innovations pédagogiques et technologiques) et 26 (veille formation handicap) du référentiel national qualité.
Très simple à utiliser tout en proposant du contenu expert, il intègre de façon novatrice un suivi des actions à mener.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Lancée en septembre 2021, Follaw.sv est une plateforme de surveillance de l’actualité des affaires publiques et législatives. Elle fait le pari de concilier une veille classique sur les affaires publiques (publication des textes de loi, réunions ministérielles, amendements, etc.) et une veille sur les médias sociaux et notamment Twitter.
La plateforme est l’aboutissement d’un an de bêta-test et d’une réflexion amorcée encore auparavant par Nicolas Vanderbiest et Erwan de Rancourt, les cofondateurs de l’agence Saper Vedere. Ce cabinet de conseil est spécialisé dans les études dédiées aux affaires publiques et aux stratégies de communication.
Follaw.sv provient de la jonction de deux univers en constante interaction : le monde des affaires publiques, dont les textes législatifs sont le résultat d’une longue démarche d’élaboration et d’ajustement et faisant intervenir des parties prenantes singulièrement différentes, et le monde des réseaux sociaux, dont l’immédiateté peut influencer les prises de décisions des acteurs de la production législative.
Lire aussi :
Comment se repérer dans le paysage des outils de veille gratuits et bon marché ?
Plateformes de veille : qu’ont-elles à offrir aux PME et TPE ?
Le marché des outils et plateformes de veille en France en 2020
Le présent article se fonde sur un entretien avec Étienne Bigot, directeur commercial France de Saper Vedere, et sur notre test subséquent de l’outil.
Nous aborderons ici le fonctionnement général de la plateforme, avec ses originalités, ses points forts et ses éventuels défauts, puis nous verrons l’intérêt qu’il peut avoir pour les professionnels de l’information.
L’objectif annoncé est d’adjoindre un outil d’issue management à la « veille texte » traditionnelle, soit la surveillance des textes de loi effectivement publiés dans le Journal Officiel. Dans notre contexte, les « issues » font référence aux problématiques sociétales affectant négativement une entreprise, par exemple en dégradant sa réputation ou par des contraintes législatives. L’idée est de prévenir les crises en anticipant les textes en cours d’élaboration ou les sujets sociétaux à risque pour l’entreprise.
L’outil est présenté comme complémentaire à des outils de veille et de social media monitoring comme Visibrain. Selon Étienne Bigot, la partie veille réseaux sociaux est d’ailleurs « moins utilisée » que la partie veille législative par les clients actuels.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Flint et ses robots ne sont pas des inconnus des professionnels de l’information. C’est en effet en 2017 que commence son aventure avec le lancement d’un robot du même nom qui se présente comme une newsletter d’informations personnalisée.
Depuis l’été dernier, Flint propose une nouvelle plateforme avec notamment une offre business qui s’adresse aux entreprises. Cet abonnement permet de créer sans limite des robots thématiques et s’inscrit clairement dans une démarche de veille thématique.
C’est cette version que nous avons pu tester pour cet article et que nous évaluons ici par rapport aux besoins des professionnels de l’information.
Lire aussi :
Comment se repérer dans le paysage des outils de veille gratuits et bon marché ?
Plateformes de veille : qu’ont-elles à offrir aux PME et TPE ?
Le marché des outils et plateformes de veille en France en 2020
Sourcing, de la théorie à l’épreuve de la pratique
La veille et la recherche d’information à l’heure de la recommandation de contenus
Pour comprendre comment Flint est passé d’une newsletter à un outil de veille, il faut revenir un peu en arrière.
Flint est créé par Benoit Raphaël et Thomas Mahier en 2017.
Au départ, Flint se positionne comme « une newsletter personnalisée confectionnée avec amour par des intelligences artificielles » et elle est complètement gratuite. Elle est conçue dans l’optique de sortir les internautes de leurs bulles de filtres en leur donnant accès à de l’information de qualité. Chacun peut personnaliser et entraîner Flint, mais la newsletter reste très généraliste, ce qui reste peu adapté pour les professionnels de la veille.
Courant 2018, Flint lance son « école des robots », une version payante de Flint où chacun peut créer ses propres robots thématiques.
Et en 2021, Flint a lancé une nouvelle version de son site avec notamment une offre sur mesure pour les entreprises aujourd’hui appelée « Flint Business ».
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Nous continuons notre série d’articles sur les nouveaux outils de veille thématiques et nous nous intéressons cette fois-ci à Wabtch lancé cet automne.
L’idée de Wabtch est née de l’activité de « veilleur informel » du créateur de l’outil, François-Xavier Nion. Lors de ses précédents postes d’informaticien/développeur, il était en effet amené à consulter et transmettre régulièrement des articles sur certains sujets, tels que l’intelligence artificielle. Sa veille consistait alors dans l’envoi d’une newsletter et la mise en favoris des liens URL des articles constitutifs. Face à la difficulté à gérer un nombre grandissant de favoris, il s’est alors créé un outil personnel de stockage et de valorisation des articles pertinents. À cela s’est vite ajouté un crawler pour étoffer automatiquement ses veilles en cours.
Pendant trois ans, cet outil a mûri et évolué en secret avant que François-Xavier Nion ne saute le pas, crée la société FX Softs et lance officiellement Wabtch en septembre dernier.
Lire aussi :
Comment trouver des contacts qualifiés pour prospecter efficacement ?
Comment se repérer dans le paysage des outils de veille gratuits et bon marché ?
Plateformes de veille : qu’ont-elles à offrir aux PME et TPE ?
Le marché des outils et plateformes de veille en France en 2020
La veille et la recherche d’information à l’heure de la recommandation de contenus
Pour ce qui est du positionnement de l’outil, son créateur indiquait dans une récente interview pour Les Pépites Tech que Wabtch s’adresse aux professionnels qui « veulent un peu plus que Google Alerts, un peu moins que KBCrawl, plus précis que Feedly et plus sérieux que Pinterest ; sans vouloir dénigrer ces fabuleux produits ; pour pas trop cher ».
L’outil propose un choix de veilles thématiques gratuites concentrées sur les sujets IA, informatique, nouvelles technologies et startups, mais permet également de créer ses propres flux thématiques de A à Z.
Pour cet article, nous avons donc testé Wabtch avec différents sujets de veille et nous vous proposons ici une évaluation détaillée de l’outil, une analyse précise des fonctionnalités originales et innovantes ainsi que de sa place éventuelle dans l’arsenal des professionnels de l’information.
Comme nous le mentionnions en introduction, il existe deux possibilités pour utiliser l’outil :
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Nous recevons régulièrement des demandes de nos lecteurs cherchant des pistes ou méthodes pour certaines de leurs recherches ou qui souhaitent de plus amples informations sur certains outils de veille.
Si vous souhaitez poser votre question (anonyme ou non) pour un prochain numéro de NETSOURCES, n’hésitez pas à nous l'adresser à l’adresse contact@bases-netsources.com.
Chaque mois, nous traitons la question d’un lecteur, qu’il s’agisse d’une question méthodologique, d’un panorama d’outils, de ressources ou des questions sur le métier de professionnel de l’information.
La question nous a été posée ce mois-ci par une une personne qui a déjà été narratrice pour livres audio par le passé (mais pas en France).
Elle souhaite identifier les bons contacts et les bonnes sources pour trouver des missions dans ce secteur, mais aussi prospecter directement des contacts qualifiés sur le marché français.
C’est donc à cette question que nous allons répondre aujourd’hui dans cet article.
Face à un tel sujet et un marché auquel nous ne connaissons pas grand-chose, il est important de lancer quelques recherches sur les moteurs de recherche pour se faire une première idée du sujet, du marché et des termes clés à avoir sous la main.
Nous avons donc commencé par lancer les requêtes suivantes dans Google :
Du fait de notre localisation (car rappelons-le, Google personnalise les résultats selon notre localisation, voir notre article « Sortir de la recherche géolocalisée sur Google avec VPN, extensions...: Quelle est aujourd’hui la meilleure solution ? », BASES n°395 – Septembre 2021) et comme les termes de la recherche font clairement référence au français, Google ne nous propose pratiquement que des résultats qui concernent le marché français.
Déjà abonné ? Connectez-vous...